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L'inflation sous la barre des 3% ! En cause ? Une hausse plus modérée des prix de l'énergie

2,9 %, c’est le taux d'inflation total en Belgique au deuxième trimestre 2025. Un chiffre en baisse constante depuis le deuxième trimestre 2024. Les prix de l'énergie en sont la principale cause.

Les prix de l'énergie ont continué à augmenter, mais moins fortement (3,2 % par rapport à la même période de l'année dernière). Cela semble beaucoup, mais au début de l'année, au cours du premier trimestre, l’augmentation atteignait encore 14,2 %. L'inflation énergétique ralentit donc fortement, principalement en raison de la disparition de l'effet du forfait de base énergie dont les consommateurs ont bénéficié entre novembre 2022 et mars 2023.

La baisse du prix du baril de pétrole brut et l'appréciation de l'euro par rapport au dollar ont entraîné une baisse des prix du mazout et des carburants en Belgique et chez nos principaux voisins (Pays-Bas, France et Allemagne). La Belgique est toutefois le seul pays touché par une hausse des prix de l'électricité. Les tarifs de réseaux d'électricité ont fortement augmenté et les prix de gros étaient plus élevés que l'année précédente. Mais cette comparaison doit être nuancée. Malgré un taux d'inflation plus élevé en Belgique, le consommateur allemand a payé 5 % de plus pour l'électricité. En France, l'électricité était par ailleurs 33 % moins chère.

Le deuxième trimestre 2025 a également été favorable aux pays voisins. Tous ont vu leur inflation totale baisser. Les Pays-Bas ont connu l'inflation la plus élevée, juste devant la Belgique.


Hausse particulièrement marquée des produits laitiers et du chocolat

Au cours des six derniers mois (entre le quatrième trimestre 2024 et le deuxième trimestre 2025), l'inflation totale a baissé non seulement pour l'énergie, mais aussi pour presque tous les groupes de produits. La baisse des prix des denrées alimentaires est principalement due à la diminution de l'inflation pour le tabac.

Si l'on examine les prix à la consommation des produits alimentaires transformés sans tenir compte du tabac et de l'alcool, on constate une hausse de l'inflation de 1,9 % à 3,0 %. Les prix des produits laitiers et du chocolat sont les principaux responsables de cette hausse. La diminution du nombre d'éleveurs de vaches laitières et l'épidémie de fièvre catarrhale ovine en 2024 ont entraîné une réduction du cheptel et donc une baisse de la production laitière. Cette situation se traduit par une hausse des prix du fromage et des produits laitiers. L'inflation concernant le chocolat est quant à elle passée de 5,8 % au deuxième trimestre 2024 à 13,8 % au deuxième trimestre 2025, soit plus du double. En cause : la hausse du prix du cacao due aux conditions météorologiques extrêmes dans les principaux pays producteurs d'Afrique de l'Ouest.



Augmentation du prix de la viande bovine de près de 10 % en six mois

Une hausse des prix des carcasses depuis janvier 2025 a entraîné une forte augmentation du prix de la viande bovine dans les magasins. Au cours des six derniers mois, celui-ci a augmenté de 8,9 %, ce qui est sans précédent depuis la crise inflationniste de 2022. Une fois de plus, la cause réside dans une baisse de l'offre de viande bovine. La réduction structurelle du cheptel, combinée à la mortalité élevée due à l'épidémie de fièvre catarrhale ovine de l'été dernier, en est à l'origine.

Après avoir atteint un pic au troisième trimestre 2023 (6,7 %), l'inflation affectant les services (notamment les voyages, les loyers et les restaurants) est désormais tombée à 3,5 %. Les prix à la consommation des services de téléphonie mobile ont même diminué par rapport à la même période de l'année passée (-20 % au premier trimestre et -14,2 % au deuxième trimestre). Cela s'explique probablement par l'arrivée d'un nouvel acteur sur le marché des télécommunications à l'automne 2024 et la réaction des concurrents à cet égard.

L'inflation concernant les biens industriels a été très limitée tant en Belgique que dans les pays voisins. Actuellement, la pression sur les prix est faible dans cette chaîne et la plupart des indicateurs affichent une évolution favorable des prix (prix des matières premières industrielles, prix du Brent, appréciation de l'euro par rapport aux monnaies des principaux partenaires commerciaux).

Analyse des prix - Rapport semestriel 2025 de l'Institut des comptes nationaux




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