Mais où va l’économiste Donald Trump ? (et le rappel de François Mauriac, et de Fantasia)
Le Président américain avait promis emploi et lutte contre l’inflation. Pourtant, les États-Unis, proches du plein-emploi, semblent s’essouffler. L’inflation, que les Américains mesurent au prix des œufs — on ne refait pas leurs petits-déjeuners —, a bondi de 30 % en un mois. Wall Street vacille, car les marchés financiers, et derrière eux les investisseurs en capitaux à risque et les entrepreneurs, peinent à prendre des décisions sages dans un climat de fébrilité névrotique. Chaque jour, les droits tarifaires se modifient. C’est ahurissant.
Faut-il en déduire que les marchés financiers imposeront leur loi à Trump ?
Je ne le crois pas. Sa trajectoire et son imaginaire dépassent la durée d’une séance boursière. Si les marchés dérapent vraiment, il forcera — s’il y parvient — une baisse des taux d’intérêt, mettant la Banque centrale américaine à genoux.
Cela entraînerait deux effets :
Mais il faut toujours se remémorer cette phrase de John Connally, secrétaire au Trésor sous Nixon : « Le dollar est notre monnaie, mais votre problème », lancée à des Européens inquiets de la dévaluation du dollar.
Et souvent, je relis cette sage réflexion tirée des Blocs-notes de François Mauriac : « J’ai appris à redouter chez les hommes politiques un empirisme qui les soumet à l’événement. »
Nous y sommes : dans l’événement et l’empirisme.