Les Belges plébiscitent le plan cafétéria pour personnaliser leur rémunération
Temps de lecture: 9 min |26 novembre 2024 à 05:00
SD Worx
Un Belge sur trois ressent un stress financier : ce phénomène figure parmi les trois priorités des politiques salariales des employeurs.
L'effet de l'indexation automatique des salaires se fait ressentir : les travailleurs belges indiquent en majorité que leur employeur a suffisamment compensé l'inflation l'année dernière. Pourtant, un travailleur belge sur trois éprouve encore des difficultés financières. Plus de la moitié des travailleurs belges sont intéressés par un plan cafétéria car ils souhaiteraient choisir un ou plusieurs avantages. Ces tendances se reflètent dans les cinq principaux défis que doivent relever les employeurs belges en matière de rémunération : éviter le stress financier chez les travailleurs est prioritaire, tandis que les employeurs subissent eux-mêmes la pression des coûts salariaux croissants et doivent également se préparer à appliquer la loi sur la transparence salariale d'ici 2026. L'équité interne et une rémunération plus flexible complètent le top cinq des priorités des employeurs belges. C'est ce que révèle l'enquête annuelle de SD Worx menée auprès de 5 118 employeurs européens et 18 000 travailleurs dans 18 pays européens, dont 1 000 Belges.
Impact de l'indexation automatique des salaires
Les travailleurs belges sont les plus nombreux en Europe à signaler que leur employeur a suffisamment compensé l'inflation l'année dernière (par exemple par le biais de l’indexation des salaires, primes ou avantages supplémentaires.) En effet, les employeurs belges doivent appliquer l'indexation automatique des salaires de leur commission paritaire.
Malgré cela, un Belge actif sur trois déclare encore ressentir un stress financier. Ces chiffressont plus élevés dans de nombreux pays européens, tels que la France, la Finlande, la Croatie, l'Irlande, la Norvège, la Pologne, la Roumanie, la Serbie et la Suède. C'est aux Pays-Bas et au Danemark que les travailleurs éprouvent le moins de stress financier.
Les travailleurs belges réclament des salaires flexibles
Les Belges sont également très intéressés par la personnalisation d'une partie de leur rémunération, tout comme les travailleurs roumains, irlandais et italiens. En Finlande, en Norvège et en Autriche, l'intérêt est le plus faible. Les travailleurs veulent des avantages qui correspondent à leurs besoins et à leur mode de vie, ce qui stimule leur productivité. En Belgique, plus de la moitié des travailleurs (51 %) souhaitent pouvoir déterminer eux-mêmes la composition de leur enveloppe salariale. Nous n'en sommes pas encore là. Chez SD Worx, cela concerne 100 000 travailleurs. [1]En Belgique, les avantages les plus fréquemment choisis dans un plan cafétéria sont :
Le remboursement de l'épargne-pension individuelle (20%)
L'achat de jours de congés supplémentaires reste très populaire avec un travailleur sur cinq qui choisit cette solution (19 %).
Le multimédia a le vent en poupe : leur popularité augmente et séduit 16% des travailleurs. La moitié d'entre eux optent pour un smartphone plus à jour ; un quart pour un ordinateur portable supplémentaire.
Et 5. La voiture et le vélo à égalité avec 13 %, soit un travailleur sur huit dans un plan cafeteria.
Les cinq principaux défis des employeurs belges en matière de rémunération
La transparence des salaires représente le plus grand défi en termes de rémunération pour les employeurs belges: il fait partie de leurs cinq principaux défis pour un tiers (34%) des entreprises belges. L'urgence est motivée par la législation européenne, qui entrera en vigueur en Belgique d'ici 2026. Un employeur sur cinq (19 %) accroît activement la transparence salariale, tandis qu'un tiers (29 %) envisage de le faire. Actuellement, 53 % des employeurs belges n'ont pas prévu d'améliorations concrètes à cet égard. Il se peut qu'ils priorisent d’autres défis, parmi lesquels :
Près d'un employeur belge sur trois (30 %) considère qu'il est difficile de promouvoir lebien-être financier de ses travailleurs et de réduire le stress financier. Les travailleurs belges sont les plus nombreux en Europe à indiquer que leur employeur a suffisamment compensé l'inflation l'année dernière (indexation des salaires, primes, avantages supplémentaires, etc.) En outre, les travailleurs belges indiquent que les avantages supplémentaires tels que l'assurance maladie, le régime de pension (42 %), en plus des augmentations de salaire variables (29 %) et d'une augmentation de salaire fixe (21 %), sont les initiatives les plus courantes pour faire face au stress financier, même si cela n'est pas évident.
En effet, les employeurs subissent également ce stress financier.L'augmentation des coûts salariaux est un défi majeur pour un employeur belge sur trois (29 %). Ainsi, plus de la moitié (58 %) des employeurs belges ont vu leurs coûts salariaux totaux augmenter au cours de l'année écoulée. C'est plus que dans nos pays voisins, la France (43%) et les Pays-Bas (52%), mais aussi de l'autre côté de la Manche, au Royaume-Uni (53%). En Allemagne aussi, 59% des employeurs sont confrontés à ce problème. La Belgique est le seul pays où l'indexation automatique des salaires est totale.
L'équité interne, c'est-à-dire le fait que les travailleurs reçoivent un salaire égal pour un travail équivalent, représente le quatrième défi en Belgique en termes de rémunération. Cinq entreprises interrogées sur dix n'ont aucun plan concret pour relever ce défi. Un quart y travaille activement et un autre quart prévoit de le faire à l'avenir (26 %). Les Belges sont dans le peloton de tête en termes de confiance.
Larémunération flexibleclôture le top 5 des défis auxquels sont confrontés les employeurs belges : un quart (26%) des employeurs belges la considèrent comme un défi majeur. Les travailleurs belges sont demandeurs et les coûts salariaux augmentent. « Avec un système de rémunération flexible, le travailleur choisit dans son package, sans coût supplémentaire pour l'employeur. Ce système accroît également la transparence : le travailleur connaît la valeur des avantages auxquels il a droit. Un plan cafétéria est une solution pour les employeurs qui veulent offrir quelque chose de plus adapté au travailleur, alors qu'ils sont eux-mêmes sous la pression financière de la norme salariale », explique Amandine Verraghenne responsable de la rémunération flexible,de SD Worx, le plan cafétéria pouvant offrir une solution.
La communication sur la politique de rémunération (24%) se situe juste en dehors du top cinq. Un quart des employeurs belges communiquent déjà activement sur leur politique de rémunération. Ils le font principalement en discutant individuellement avec les travailleurs de leur rémunération (32%) ou par le biais des canaux de communication internes officiels (19%). Cependant, 35% des employeurs indiquent qu'ils ne communiquent pas (encore) spécifiquement sur leur politique de rémunération.
Quatre étapes à franchir par les employeurs pour une politique de rémunération réussie
« Pour une politique de rémunération réussie, il y a quatre étapes clés », déclareBruce Fecheyr-Lippens, Chief People Directorchez SD Worx.« Commencez par une une stratégie salariale. Notre étude montre que la moitié des organisations européennes y travaillent déjà. La Belgique peut certainement progresser dans ce domaine. Dans le marché concurrentiel actuel, il est crucial d'aligner la rémunération sur les priorités des travailleurs, pour les attirer et les retenir. Plus de la moitié des travailleurs belges considèrent le salaire comme le critère principal dans le choix d'une entreprise. En outre, il convient d'assurer un bon équilibre entre la rémunération et les coûts salariaux. Une combinaison d'avantages financiers et non financiers renforce la satisfaction et le bien-être des travailleurs ».
« Les avantages personnalisés et flexibles sont également essentiels, ce que plus d'un quart des employeurs ne parviennent pas à offrir aujourd'hui. Les travailleurs souhaitent des avantages adaptés à leurs besoins et mode de vie, stimulant leur productivité. Pourtant, moins d'un travailleursur cinq (18 %) peut composer son enveloppe salariale, alors que plus de la moitié (51 %) le souhaiteraient en Belgique. Enfin, la transparence des rémunérations est essentielle dans la recherche de l'égalité, par exemple. La directive européenne sur la transparence des rémunérations impose aux entreprises de plus de 250 travailleurs de publier annuellement l’écart salarial homme-femme au sein de leur organisation. Pour les entreprises plus petites, comptant plus de 150 travailleurs, ce rapport doit être établi tous les trois ans. Commencez donc par communiquer ouvertement sur votre politique de rémunération. Cela permet d'instaurer la confiance et de créer un lieu de travail équitable et transparent où les travailleurs se sentent valorisés. »
À propos de l'étude annuelle internationale sur les travailleurs
SD Worx, premier prestataire européen de services RH, aide les organisations à gérer leurs ressources humaines et leurs salaires. Pour savoir ce qui compte vraiment pour les employeurs et les travailleurs, SD Worx mène régulièrement des enquêtes. L'analyse de l'enquête la plus récente, la « Navigator Series », fournit aux organisations une boussole pour naviguer à travers les défis des RH et du payroll. L'enquête a été menée dans 18 pays européens en février 2024 : Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Italie, Irlande, Croatie, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Roumanie, Serbie, Slovénie, Espagne, Royaume-Uni et Suède. Au total, 18 000 travailleurs ont été interrogés. Les résultats sont pondérés et garantissent une représentation fiable du marché du travail dans chaque pays.
En Belgique, nous parlons de 1 000 travailleurs. Pour la Belgique, nous pondérons pour la langue, l'âge, le sexe, l'éducation, la taille de l'entreprise et la région d'emploi. Pour la Belgique, les coefficients de pondération sont presque tous inférieurs à 1,7.
À propos de l’étude internationale auprès des employeurs
Les employeurs ont également été interrogés en février 2024 dans 18 pays européens : Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Italie, Irlande, Croatie, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Roumanie, Serbie, Slovénie, Espagne, Royaume-Uni et Suède. Au total, 5 118 entreprises ont été interrogées, dont 300 employeurs belges. Les résultats sont pondérés en fonction de la taille de l'entreprise et du secteur. Les pondérations pour la Belgique ne dépassent pas 1,21 partout, ce qui garantit une représentation fiable du marché du travail.