L’avant-projet de loi-programme actuellement soumis au Conseil d’État introduit une nouvelle condition d’immobilisation financière dans le régime des revenus définitivement taxés (RDT). Cette exigence vise principalement les grandes sociétés, et va au-delà de ce que prévoyait l’accord gouvernemental. Toutefois, les participations dans les sociétés d’investissement devraient, en l’état du texte, être épargnées. Décryptage.
En conséquence :
Toute société ne remplissant pas ces critères, et détenant des participations > 2,5 millions d’euros, devra comptabiliser ces participations comme immobilisations financières pour pouvoir continuer à bénéficier du régime RDT.
Un élargissement du champ par rapport à l’accord de gouvernement :
Conséquences pratiques :
Cette condition frappera de plein fouet les holdings patrimoniales, cotées ou non, qui investissent dans des portefeuilles d’actions cotées, avec des lignes dépassant le seuil de 2,5 millions d’euros, sans pour autant atteindre 10 % du capital.
La nouvelle exigence serait insérée dans l’article 202, §2, alinéa 1er, 1° du CIR, qui fixe les conditions minimales de participation pour bénéficier du régime RDT. Elle ne s’appliquerait que pour les participations supérieures à 2,5 millions d’euros, détenues par des sociétés qui ne sont pas “petites”.
Mais attention :
L’alinéa 1er visé ne s’applique pas aux revenus distribués par des sociétés d’investissement, en vertu de l’article 202, §2, al. 3, 3° du CIR.
Par conséquent, une société belge (grande) détenant une participation dans :
ne devrait pas devoir satisfaire à cette condition d’immobilisation financière pour bénéficier du régime RDT sur les dividendes perçus.
La nouvelle condition d’immobilisation financière, si elle est confirmée dans la version finale de la loi-programme, introduira une différenciation marquée dans l’accès au régime RDT selon la taille de la société et la nature de la participation. Si les sociétés d’investissement semblent aujourd’hui hors du champ d’application, les grandes holdings, notamment familiales, devront réexaminer la comptabilisation de leurs participations pour sécuriser leur droit à l’exonération. La vigilance s’impose donc dès à présent.