Le vieillissement de la population s’accélère, en particulier au cours des 10 prochaines années

La croissance démographique reste positive à long terme et la migration continue d'être le principal moteur de l'augmentation de la population. En effet, selon les projections, le solde migratoire international se stabilise à un niveau positif à long terme, mais le solde naturel, autrement dit les naissances diminuées des décès, devient négatif. Si la population d’âge actif demeure relativement stable dans ces perspectives, le nombre de personnes âgées, lui, s’accroît sensiblement dans les années à venir, et de manière encore plus forte qu'au cours des dernières années. Dès lors, le coefficient de dépendance des personnes âgées connaît une hausse importante, confirmant ainsi le vieillissement de la population.

Auteurs: Keiti Kondi, kek@plan.be; Johan Duyck, jd@plan.be; Nicole Fasquelle, nf@plan.be; Hendrik Nevejan, hn@plan.be; Yannick Van den Abbeel, yvda@plan.be

La croissance démographique reste positive d’ici à 2070

La croissance démographique d’un pays est le résultat net des entrées (naissances et immigrations) et des sorties (décès et émigrations) de la population. La population continue d'augmenter d’ici à 2070 mais le nombre d’habitants supplémentaires est en moyenne plus faible que sur les vingt dernières années. En 2070, la Belgique atteint 12,9 millions d’habitants par rapport à 11,7 millions en 2024.

Le solde migratoire international continue d'être le moteur de la croissance de la population

La croissance démographique correspond à la somme du solde naturel et du solde migratoire international. Ce dernier s’obtient par la différence entre l’immigration internationale totale (les entrées sur le territoire) et l’émigration internationale totale (les sorties). A partir du milieu des années 2030 et jusqu’en 2070, il reste relativement stable avec un nombre qui oscille autour de 30 000 personnes par an. Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès. Ce solde devient négatif à partir de la fin des années 2030. A partir de 2038, le solde migratoire international explique donc à lui seul la croissance positive du nombre d’habitants en Belgique.La croissance démographique correspond à la somme du solde naturel et du solde migratoire international. Ce dernier s’obtient par la différence entre l’immigration internationale totale (les entrées sur le territoire) et l’émigration internationale totale (les sorties). A partir du milieu des années 2030 et jusqu’en 2070, il reste relativement stable avec un nombre qui oscille autour de 30 000 personnes par an. Le solde naturel est la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès. Ce solde devient négatif à partir de la fin des années 2030. A partir de 2038, le solde migratoire international explique donc à lui seul la croissance positive du nombre d’habitants en Belgique.

Croissance démographique Belgique

Les composantes du solde migratoire international : immigration et émigration

À l’horizon 2070, l’immigration atteint un niveau de 165 000 personnes par an et l’émigration de 134 000 personnes.

Immigration et émigration internationales - Belgique


Les flux d’immigrations en projection sont principalement stimulés par la croissance démographique dans les pays hors de l’UE (pays tiers). L’immigration en provenance des anciens pays adhérents à l’UE (EU–OLD) demeure relativement stable, alors que celle des nouveaux pays adhérents EU–NEW) se réduit jusqu’à l’horizon 2070.

Immigration internationale des étrangers par groupe de nationalités


Les réfugiés ukrainiens quittent progressivement la Belgique à partir de 2026

L’arrivée de réfugiés en provenance d’Ukraine en 2022-2024 impacte l’immigration et l’émigration. Actuellement, ces réfugiés bénéficient d'une protection temporaire jusqu'en mars 2026. Déterminer une hypothèse quant à la durée de séjour de ces migrants n’est pas aisé. L'année de retour des réfugiés ukrainiens dans leur pays dépend de la durée de la protection temporaire et de leurs intentions de retour, qui dépendent respectivement de la durée du conflit et de la reconstruction d'après-guerre. Dans ces perspectives, nous avons retenu l’hypothèse qu’à partir de 2026, les Ukrainiens quittent progressivement la Belgique. Leur taux d’émigration en provenance de la Belgique rejoint en 2030 le taux d’émigration des autres nationalités.

Le niveau de fécondité à long terme est de 1,6 enfant par femme

L’évolution du nombre de naissances est en recul depuis 2010. Le nombre moyen d’enfants par femme est de 1,46 en 2024. À partir du milieu des années 2030, le nombre moyen d’enfants par femme se stabilise aux alentours de 1,6 enfant.

Cette hypothèse, déterminée au niveau régional, se base à moyen terme (2035) sur le modèle ReNaissance (Université d’Anvers)(This hyperlink opens a new window) et à long terme sur l’avis d’experts. L’utilisation du modèle ReNaissance se justifie par sa capacité à intégrer en projection l’historique génésique des femmes (nombre d’enfants déjà nés, intervalle entre les naissances, âge de la mère à la naissance) actuellement présentes dans la population.

Nombre moyen d'enfants par femme


Augmentation de l’espérance de vie à la naissance et vieillissement de la population

L'espérance de vie en 2070 atteint en moyenne 89,8 ans pour les femmes et 88,1 ans pour les hommes. Cette progression soulève notamment des questions importantes concernant l’impact du vieillissement de la population. Dès lors, l'évolution de la population par groupe d'âge est un point crucial pour comprendre les dynamiques démogra-phiques d'une société.

Espérance de vie à la naissance


En projection, alors que les populations de 0 à 17 ans et de 18 à 66 ans restent relativement stables, celle des 67 ans et plus s’accroit, même plus rapidement les prochaines années que les dernières années. Dès lors, le coefficient de dépendance, qui exprime la proportion de personnes âgées de 67 ans et plus par rapport à la population d’âge actif (en âge d’être présente sur le marché du travail), augmente fortement. Si en 2024, il y avait 28 personnes de 67 ans et plus pour 100 personnes de 18 à 66 ans, ce nombre passe à 37 en 2040 et à 43 en 2070.

Évolution de la population par groupe d’âge


Projections de population régionales

Région de Bruxelles-Capitale - Sur la période de projection, la région fait face à une croissance négative de sa population. Bien que le solde migratoire international et le solde naturel soient positifs, ils ne suffisent pas à compenser les départs vers les deux autres régions. En 2070, le nombre d’habitants résidant dans la région de Bruxelles-Capitale s’élève à 1,198 million par rapport à 1,250 million en 2024.

Croissance démographique - Région de Bruxelles Capitale


Région flamande - La croissance de la population reste positive sur l’ensemble de la période de projection grâce aux soldes migratoires interne et international qui se stabilisent et demeurent positifs, tandis que le solde naturel reste négatif sur l’ensemble de la période. En 2070, la région atteint 8,013 millions d'habitants, par rapport à 6,822 millions en 2024.

Croissance démographique – Région flamande


Région wallonne - La croissance de la population diminue en projection et devient même négative à partir de 2047 en raison d'un solde naturel très négatif, attribuable à la hausse des décès (jusque 2057) suite au vieillissement de la population et à la baisse du nombre de naissances (à partir de 2038). Les flux migratoires, tant externes qu’internes, restent positifs et se stabilisent en projection. En 2070, la région wallonne compte environ 3,740 millions d'habitants, par rapport à 3,692 millions en 2024.

Croissance démographique – Région wallonne


Croissance démographique – Région wallonne


Les ménages sont en moyenne de plus en plus petits

La taille des ménages passe de 2,2 personnes par ménage en moyenne en 2024 à 2,1 personnes en 2070. Cette évolution démographique reflète des changements imputables par exemple au vieillissement de la population, à des changements sociétaux et à l’urbanisation.

Projection de la taille des ménages



Le Bureau fédéral du Plan publie chaque année, en collaboration avec Statbel, des perspectives démogra-phiques (population et ménages) pour la Belgique.

Ces perspectives ont été clôturées avant l’aboutissement des négociations pour la formation du nouveau gouvernement fédéral et ne prennent par conséquent pas en compte les possibles effets des mesures mentionnées dans l’accord de gouvernement.

Les perspectives de population sont utilisées dans différentes projections du BFP, en particulier, le Budget économique, les perspectives économiques nationales et régionales à moyen terme, ainsi que le coût budgétaire du vieillissement et le risque de pauvreté à long terme. Elles sont également à la base des projections de la demande de transport et des perspectives énergétiques.

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