Deux dates importantes marquent la première quinzaine du mois de mars : la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, et la Journée de l'égalité salariale, le 14 mars en Belgique. Ces deux journées attirent l'attention sur un problème majeur : l'inégalité salariale entre les sexes. Selon les derniers chiffres de Statbel, l'écart salarial en Belgique est de 5 %, avec des différences significatives entre les secteurs.
Mais comment les travailleurs belges perçoivent-ils les efforts des employeurs en faveur de l'égalité salariale et de la transparence ? SD Worx, le principal fournisseur européen de solutions RH, aide à comprendre ces défis grâce à son étude « Navigator Series ». Cette étude a été menée dans 18 pays européens auprès de 18 000 travailleurs, dont plus de 1 000 en Belgique.
Selon les derniers chiffres de Statbel, l'écart salarial en Belgique est de 5 %, contre une moyenne européenne de 13 %[1]. Cela semble être une bonne nouvelle mais de grandes disparités subsistent selon le secteur et l'âge. L'Institut pour l'égalité des femmes et des hommes parle d’un écart de 7 % (corrigé en fonction du temps de travail) et de 20 % si l'on ne prend pas en compte cette correction[2].
[2] L'écart salarial entre les femmes et les hommes en Belgique - rapport 2024 | Institut pour l'égalité des femmes et des hommes
Une partie des travailleurs belges sont sceptiques quant aux efforts déployés par leur employeur pour lutter contre les inégalités salariales. Seul un tiers (29%) est convaincu que son entreprise promeut activement une rémunération équitable, tandis qu'un quart des répondants (25%) affirme le contraire. De plus, 28 % des personnes interrogées restent neutres et une personne sur cinq (19 %) n'a aucune idée sur la question, ce qui est également problématique. Ces chiffres suggèrent que les mesures prises par les entreprises sont soit méconnues, soit insuffisamment communiquées, soit perçues comme peu crédibles.
L’écart entre les perceptions des hommes et des femmes est frappant : plus d'un homme sur trois (35 %) pense que son employeur agit contre les inégalités salariales, contre seulement un cinquième des femmes (21 %). Cela démontre un manque de confiance particulièrement marqué chez les travailleuses, qu'il est essentiel de combler.
L’argent est un sujet délicat à aborder et cela semble d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de l'écart salarial entre les sexes. Le sujet reste une zone d’ombre dans les entreprises belges. Seuls 20 % des travailleurs indiquent que les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes sont ouvertement discutés dans leur entreprise. En parallèle, 43 % affirment que ce sujet est rarement abordé, tandis que 23 % restent neutres et 14 % avouent ne pas en avoir connaissance.
Les femmes, en particulier, se sentent souvent laissées dans l'ignorance. Alors que 29 % des hommes déclarent que leur employeur fournit des informations sur l'écart de rémunération entre les sexes, ce chiffre tombe à seulement 12 % chez les femmes. Des mesures claires et une transparence accrue sont nécessaires pour combler l'écart salarial entre les sexes à long terme.
Face à ces chiffres, la nouvelle directive européenne sur la transparence salariale devient un enjeu majeur. À partir de juin 2026, les entreprises de plus de 250 travailleurs devront publier des rapports réguliers sur leurs structures de rémunération. De manière générale, les travailleurs auront également le droit de demander des informations sur les niveaux de rémunération au sein de leur entreprise.
« La directive européenne sur la transparence salariale vise à rendre visibles les écarts de rémunération entre les sexes et à obliger les entreprises à être plus transparentes. Femmes et hommes perçoivent différemment l'écart de rémunération et la transparence salariale mais il y a une marge d’amélioration dans les deux cas », déclare Virginie Verschooris, spécialiste de la rémunération chez SD Worx Belgique.
« Peut-être qu'à l'avenir, la Journée internationale des droits des femmes et la Journée de l'égalité salariale seront célébrées comme des symboles de l'égalité effective, nous rappelant l'importance de la diversité et de l'égalité des chances dans notre société », conclut Virginie Verschooris de chez SD Worx.
Une note positive : près de la moitié des travailleurs belges (47 %) connaissent les barèmes de rémunération (minimum, moyen et maximum) correspondant aux fonctions similaires dans leur entreprise. En revanche, un quart (26 %) ne les connaît pas. Les différences entre les hommes et les femmes subsistent : 51% des hommes et 42% des femmes belges déclarent connaître les barèmes.
Au niveau international, les Belges sont dans le peloton de tête en termes de confiance dans le package salarial : près de la moitié des Belges pensent que le package salarial est équitable par rapport à leurs propres collègues et au marché du travail[4]. Cependant, un travailleur Belge sur cinq (20 %) n'est pas (encore) convaincu de l'équité au sein de son entreprise.
Virginie Verschooris, de chez SD Worx, souligne l’importance de mettre en avant les efforts déjà réalisés : « Il y a tout de même des points positifs : nous voyons des employeurs qui travaillent sur leur politique salariale. Mais il y a encore du travail à faire. Pour accélérer ce processus, SD Worx a mis au point un audit sur l'équité salariale (Pay Equity Audit - PEA). Cet audit aide les entreprises à identifier les points problématiques et à obtenir des recommandations. »
[4] La confiance envers le package salarial augmente | SD Worx
SD Worx, premier prestataire européen de services RH, aide les organisations à gérer leurs ressources humaines et leurs salaires. Pour savoir ce qui compte vraiment pour les employeurs et les travailleurs, SD Worx mène régulièrement des enquêtes. L'analyse de l'enquête la plus récente, la « Navigator Series », fournit aux organisations une boussole pour naviguer à travers les défis des RH et du payroll. L'enquête a été menée dans 18 pays européens en février 2024 : Autriche, Belgique, Danemark, Finlande, France, Allemagne, Italie, Irlande, Croatie, Pays-Bas, Norvège, Pologne, Roumanie, Serbie, Slovénie, Espagne, Royaume-Uni et Suède. Au total, 18 000 travailleurs ont été interrogés. Les résultats sont pondérés et garantissent une représentation fiable du marché du travail dans chaque pays.
En Belgique, nous parlons de 1 000 travailleurs. Pour la Belgique, nous pondérons pour la langue, l'âge, le sexe, l'éducation, la taille de l'entreprise et la région d'emploi. Pour la Belgique, les coefficients de pondération sont presque tous inférieurs à 1,7.