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Belgique: restons un pays tempéré. Météorologiquement et politiquement.

La Belgique a certainement beaucoup de défauts, mais le sens du compromis est dans nos chromosomes, car nous appartenons à un pays artificiel qui a trouvé un ciment dans la complexité. Et, vaille que vaille, cela fonctionne. Nous avons eu des prix Nobel, de grands artistes et chefs d’entreprise, et une fierté nationale, certes régionalisée, qui nous conduit à notre bicentenaire.

Je le dis avec émotion, car, du côté de ma mère, et plus particulièrement de mon grand-père maternel, je suis issu d’émigrés tchèques qui durent échapper à des persécutions et furent accueillis par la Belgique (après trois générations, un de mes aïeux devint bourgmestre de Verviers), et que ma grand-mère américaine avait trouvé une plénitude dans ce pays dont elle était devenue la plus fière représentante.

Mais aujourd’hui, comme dans les années soixante et soixante-dix, il faut faire attention.

Très attention.

Il y a de sains, très sains, débats idéologiques qui portent sur le vivre-ensemble, mais notre capitale peine à avoir un gouvernement et tout le monde pressent que quand ce dernier émergera, il sera le plus petit commun dénominateur d’inflexions diverses.

Et puis, il y a le modèle social, certes très imparfait, et aussi trop laxiste. Il doit être réformé. Il n’y a aucun doute. Mais calmement. Avec le consentement et la compréhension.

Mais si on peut dissoudre un parlement, on ne dissout pas le peuple, et la rue.

Or, ce qui se passe me rappelle furieusement les années septante, certes exaspérées par de multiples chocs socio-économiques.

Des manifestations s’annoncent, ce qui indique que l’adhésion au projet gouvernemental est constatée et c’est justement cela le problème : la Belgique est un pays de compromis, pas de domination d’une majorité sur des minorités.

Gardons, à tous les niveaux, la tempérance et la bienveillance et écartons ceux qui nous clivent.

Car, ensemble, nous méritons mieux.

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