De plus en plus de travailleurs belges choisissent le vélo pour se rendre au travail. D’après une étude du prestataire RH Partena Professional, 12.561 salariés ont perçu une indemnité vélo en janvier dernier – une hausse d’environ 31 % par rapport à janvier 2024. L’année 2025 s’annonce donc comme une année record, et c’est une excellente nouvelle. Plus de cyclistes sur le chemin du travail, cela signifie moins de files, des travailleurs en meilleure forme, et une réduction des émissions de CO₂.
Mais qu’en est-il des employés qui se rendent au travail à pied? Un choix tout aussi durable, tout aussi sain… et donc, potentiellement, tout aussi intéressant financièrement ?
Yves Stox et Laurence Philippe, de Partena Professional, apportent des éléments de réponse.
« Non, ce n’est malheureusement pas aussi simple », déclare Yves Stox, Managing Consultant chez Partena Professional. « Il n’existe aucune obligation légale imposant aux employeurs de verser une indemnité aux travailleurs qui se rendent au travail à pied. Ce n’est que lorsqu’il existe des accords sectoriels que cette indemnité devient obligatoire. En dehors de ce cadre, cela relève du libre choix de l’employeur. »
« Depuis le 1er mai 2023, tout salarié du secteur privé a droit à une indemnité vélo par kilomètre parcouru pour ses trajets domicile-travail. Le plafond fiscal de cette indemnité est fixé à 0,36 euro par kilomètre », précise Laurence Philippe. « En revanche, pour les travailleurs qui se déplacent à pied, il n’existe pas de régime général équivalent. »
« En réalité, si », explique Laurence Philippe, Legal Expert chez Partena Professional. « Les employeurs peuvent, de manière volontaire, accorder une indemnité aux travailleurs qui viennent à pied. Cette indemnité peut être exonérée d’impôt jusqu’à un certain montant. Pour l’année de revenus 2025, cette exonération maximale est de 500 euros, à condition que le salarié opte pour le forfait de frais professionnels. »
« Non. En matière de sécurité sociale, une indemnité pour un trajet domicile-travail effectué à pied est considérée comme une rémunération, et est donc soumise aux cotisations ONSS », indique Yves Stox. « Il n’existe actuellement aucune exemption spécifique en la matière. Les règles fiscales et sociales sont donc en contradiction sur ce point. »
« Oui, il peut certainement offrir une solution. Grâce à un budget mobilité, les employeurs peuvent accorder une indemnité pour les déplacements durables, y compris la marche. Dans ce cadre, une “prime piétonne” est envisageable, sous forme d’une indemnité kilométrique. Toutefois, le budget mobilité doit d’abord être formellement instauré au niveau de l’entreprise; une demande individuelle d’un salarié n’est pas possible », conclut Yves Stox.
« Oui, l’accord de gouvernement prévoit de créer un budget mobilité pour tous. Ce budget remplacerait les régimes actuels d’intervention de l’employeur dans les déplacements domicile-lieu de travail. Ce nouveau système devrait aussi bénéficier d’un traitement (para)fiscal avantageux. Etant donné que le budget mobilité tel qu’il existe actuellement permet d’octroyer une indemnité exonérée pour les piétons, on peut imaginer que ce budget mobilité pour tous le permette également », précise Laurence Philippe.