De nombreux propriétaires choisissent de réaliser eux-mêmes les travaux dans un immeuble qu’ils destinent à la location. Cela peut sembler une solution économique et pratique mais cette démarche peut entraîner des mauvaises surprises, en particulier en matière de TVA.
Quand un particulier ou une entreprise effectue elle-même des travaux immobiliers sur un bien destiné à la location, cela peut entraîner une obligation de payer de la TVA sur ces travaux. Oui, même sans facture ni prestataire extérieur.
Le Code TVA prévoit en effet que certains travaux réalisés par soi-même sont assimilés à une prestation de services… soumise à TVA.
Le principe est simple : même si vous ne recevez aucune facture, l’administration fiscale peut considérer que vous vous êtes fourni un service à vous-même, et donc vous réclamer de la TVA sur vos propres travaux.
Ce mécanisme repose sur l’article 19, §2 du Code TVA, et s’applique si quatre conditions sont réunies :
Conclusion : dans ce cas, le fisc considère que vous avez "auto-presté" un service et il est donc en droit de vous réclamer la TVA sur la valeur estimée des travaux.
Ce mécanisme s’applique principalement aux travaux immobiliers lourds, tels que :
Sont exclus les travaux d’entretien ou de réparation courants (comme le remplacement d’un robinet ou la peinture d’un mur isolé).
La TVA n’est pas calculée sur ce que vous avez réellement payé (puisque vous avez fait les travaux vous-même), mais sur la "valeur normale" des travaux, conformément à l’article 32 du Code TVA.
En pratique, cette « valeur normale » correspond au montant que vous auriez dû payer, dans des conditions normales de marché, à un prestataire indépendant pour des services équivalents.
Faire les choses soi-même, c’est tentant. Mais sur le plan fiscal, cela peut entraîner des conséquences inattendues, notamment en matière de TVA.
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