
Une révolution est en marche dans nos salles de cours ?. Après des décennies d'observation, je constate une transformation radicale des étudiants – plus matures, créatifs et « désobéissants » –, mais aussi un défi sans précédent pour les enseignants.
Le professeur n'est plus le seul gardien du savoir. Face à la somme infinie d'informations d'Internet et à l'intelligence artificielle, son rôle évolue : il doit désormais guider l'intuition, aiguiser l'esprit critique pour déjouer les bulles algorithmiques et, surtout, déployer l'humanisme en apprenant à apprendre. Créer des liens inattendus, surprendre, et injecter du sens là où les machines ne voient que des données. ?
Cependant, cette ère numérique apporte aussi son lot de constats alarmants : la baisse drastique de l'attention des étudiants, l'addiction aux écrans qui fragilise l'ancrage du savoir, et le danger que l'IA induise une paresse par délégation de l'apprentissage. Le risque est réel que le ressenti superficiel prenne le pas sur la profondeur de la connaissance.
Dans ce contexte, ma conviction reste inébranlable : plus la machine s'impose, plus il est vital d'étudier, de se former, et surtout, d'amplifier sa culture générale pour développer une intuition éduquée. C'est notre rempart le plus précieux.