La Belgique, souvent perçue comme un paradis fiscal pour les plus-values, est sur le point de tourner une page historique avec l’introduction d’une taxe générale de 5 % sur les plus-values d’actifs financiers, y compris les cryptomonnaies. Ce projet, issu des négociations ardues du gouvernement Arizona, suscite des débats passionnés. Les discussions ne sont pas terminées, mais les grandes lignes commencent à se dessiner.
D’après la dernière version de la “super note” de Bart De Wever, cette taxe ne serait pas rétroactive et offrirait des exonérations significatives :
La mesure prévoit également une déductibilité des moins-values, mais uniquement dans l’année en cours, ce qui exclut tout report fiscal. Cette disposition pourrait devenir un casse-tête pour les investisseurs en quête de sécurité à long terme.
En parallèle, la taxe annuelle sur les comptes-titres évolue : elle passe de 0,15 % à 0,25 % pour les portefeuilles supérieurs à un million d’euros. Cette hausse vise à renforcer la contribution des “épaules les plus larges”, mais les premiers chiffres de collecte fiscale interrogent. Alors que les actifs financiers belges ont connu une année record en 2024, cette taxe a rapporté moins que prévu, soit 362 millions d’euros contre 470 millions l’année précédente.
Le gouvernement envisage des mesures pour contrer l’évasion fiscale, souvent pointée du doigt par la Cour des comptes.
Par ailleurs, la promesse de rendre le travail plus rémunérateur est remise à 2027. Les mesures annoncées, comme la suppression de la cotisation spéciale de sécurité sociale ou l’augmentation de la quotité exonérée d’impôts, sont reportées pour éviter un choc budgétaire immédiat. Une stratégie pragmatique, mais frustrante pour ceux qui espéraient des réformes rapides.
Avec cette taxation des plus-values, la Belgique s’éloigne de son image de terre promise pour les investisseurs fortunés. Pourtant, ces mesures arrivent dans un contexte de tensions budgétaires où l’équilibre entre contribution équitable et attractivité économique reste fragile.
La vraie question demeure : ces réformes suffiront-elles à apaiser les critiques tout en maintenant une économie compétitive ? Une chose est sûre, les débats autour de cette taxe de 5 % ne font que commencer.