Préparez-vous : une hausse des impôts est en vue

​​Indépendamment de l’opinion que chacun entretient sur les contraintes d’endettement public, il est intuitif que les impôts vont structurellement augmenter.

La raison en est simple : nous vivons plus confortablement que ce que nos valeurs ajoutées permettent. Et, fait très important, les services d’aide aux personnes, les dépenses de santé, et bien sûr le montant global des pensions augmentent dans le cadre du vieillissement de la population.

C’est aussi la raison pour laquelle les effets retour des mesures fiscales sont caducs. Un effet retour en matière de fiscalité désigne les recettes fiscales supplémentaires générées par une dépense publique ou une mesure fiscale. Je crois qu’il est illusoire d’envisager des effets retour importants si le déséquilibre des finances publiques est lié au vieillissement de la population, qui entraîne une hausse des dépenses budgétaires croissante et incompressible.

À une époque l’endettement de l’État était de quelques pour cent du PIB, l’économiste allemand Adolph Wagner (1835-1917), en énonçant sa loi éponyme, exposait que plus la société se civilise, plus l’État est dispendieux, c’est-à-dire que la part des dépenses publiques dans le PIB augmente avec le revenu par habitant. Adolph Wagner décelait une corrélation entre le niveau de développement et l’étatisation de l’économie. Cette corrélation peut paraître contre-intuitive lorsqu’on adhère à l’idée que c’est l’économie de marché et non le collectivisme qui apporte le progrès. Adolph Wagner l’expliquait par un accroissement de la demande de biens publics plus rapide que le développement qui l’induit. Il supposait aussi que l’accroissement du rôle de l’État renforçait la paix sociale par la redistribution.

Donc, les impôts vont augmenter, et deux questions se posent :

  • Mettons-nous suffisamment en perspective les bienfaits des services publics par rapport à nos impôts ? Probablement pas.
  • Et qu’en est-il du consentement à l’impôt ? Même si ce dernier garantit un lien de solidarité intra et intergénérationnelle, certains pourraient estimer qu’un seuil de saturation a été atteint. C’est déjà arrivé en France.

Ce qui doit donc être réussi par le prochain gouvernement, c’est de toucher les contribuables avec justesse et justice. Et c’est très compliqué.

Mais une chose est certaine : malgré les promesses électorales, nous resterons évidemment l’un des pays les plus taxés du monde.​​​

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