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Les sirènes d'alarme sonnent à Bruxelles

Bruxelles a urgemment besoin d'une politique sérieuse en matière de sécurité et d'économie-finance.

Violence liée à la drogue croissante, fusillades, kalachnikovs dans le métro et un cri d'alarme du procureur. Les problèmes de sécurité à Bruxelles ont été douloureusement mis en évidence ces derniers mois.

Ce n'est pas un nouveau problème. Les statistiques européennes sur la criminalité présentent depuis longtemps une image préoccupante de Bruxelles. En 2023, Bruxelles occupait la deuxième place au classement des capitales européennes pour les meurtres et les vols avec violence, la troisième place pour les vols, la quatrième pour les cambriolages et la cinquième pour les violences physiques (toujours par rapport au nombre d'habitants). Dans un classement combinant les cinq catégories, Bruxelles arrive même en tête.

Les récentes informations suggèrent que la situation ne s'est pas améliorée depuis 2023. C'est un drame pour la qualité de vie à Bruxelles, et bien sûr aussi pour l'attractivité internationale et le potentiel économique de notre capitale. La sécurité est une condition préalable à une économie fonctionnelle et une mission essentielle de l'État.


Selon les dernières prévisions du Bureau du Plan, Bruxelles s'attend à une croissance économique de seulement 0,7 % par an pour les années à venir.


Ce problème de sécurité s'ajoute à une série d'autres problèmes. Ainsi, l'économie bruxelloise est en difficulté depuis longtemps : au cours des 25 dernières années, elle n'a progressé que de 1 % par an en moyenne, contre 1,8 % en Flandre et 1,4 % en Wallonie. Selon les dernières prévisions du Bureau du Plan, Bruxelles s'attend à une croissance économique de seulement 0,7 % par an pour les années à venir.

Par ailleurs, Bruxelles est confrontée à un problème de pauvreté. En 2024, 37 % des Bruxellois risquaient la pauvreté ou l'exclusion sociale, le quatrième chiffre le plus élevé de toutes les régions européennes. En Flandre et en Wallonie, ce chiffre est respectivement de 12,8 % et 21,8 %. Le risque de pauvreté à Bruxelles est également de loin le plus élevé de toutes les capitales européennes, il s'agit donc de plus qu'un simple problème propre à la capitale.


Charges d'intérêts croissantes

Et puis il y a bien sûr la situation budgétaire dramatique. Selon le Bureau du Plan, le déficit budgétaire de la Région de Bruxelles-Capitale restera aux alentours de 24 % des recettes au cours des prochaines années. La dette augmente donc, ce qui se traduit par un poids croissant des charges d'intérêts sur cette dette. Toujours selon le Bureau du Plan, celles-ci passeront de 2 % des recettes en 2020 à près de 12 % d'ici 2030.


Bruxelles est confrontée à de graves problèmes sociaux et économiques. Dans ce contexte, les jeux politiques sont absolument inacceptables.


Sans réforme du financement de Bruxelles (peu probable), sans économies drastiques et/ou sans une croissance économique beaucoup plus forte, la situation budgétaire bruxelloise est désespérée. Des recettes fiscales supplémentaires ne constituent pas une solution miracle dans une situation où les entreprises de la capitale sont déjà plus lourdement taxées qu'en périphérie.

Dans ce contexte préoccupant, les jeux politiques incessants à Bruxelles sont absolument inacceptables. Bruxelles a urgemment besoin d'une politique sérieuse en matière de sécurité et d'économie-finance. La situation actuelle et l'absence de perspective d'amélioration poussent plutôt les entreprises à quitter la capitale, ce qui risque d'accélérer encore la dynamique négative. Cela aurait évidemment des conséquences néfastes pour Bruxelles, mais aussi pour l'ensemble de l'économie belge. Il est grand temps que cela commence à être compris à tous les niveaux politiques.

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