Les retombées du récent épisode de forte inflation et de taux d’intérêt élevés sur l’économie belge: une vue d’ensemble
Temps de lecture: 4 min | 23 nov. 2025 à 05:00
Banque Nationale de Belgique
Afin de contrecarrer l’inflation persistante, la Banque centrale européenne a fortement relevé ses taux d’intérêt en 2022 et 2023, ce qui a entraîné des conséquences en Belgique pour les banques, les ménages, le marché hypothécaire et celui du logement, les sociétés non financières ainsi que les administrations publiques.
L’économie belge a fait preuve de résilience face au double choc de forte inflation et de hausse des taux d’intérêt en 2022-2023.Le choc d’inflation a été principalement occasionné par le renchérissement de l’énergie, même si la pression inflationniste s’était déjà intensifiée à la fin de 2021.
Cette pression était liée à la reprise économique mondiale qui a suivi la pandémie de COVID-19. Afin de freiner l’inflation persistante, la Banque centrale européenne a procédé à des relèvements successifs des taux d’intérêt dans un court laps de temps, ce qui a entraîné des conséquences en Belgique pour les banques, les ménages, le marché hypothécaire et celui du logement, les sociétés non financières ainsi que les administrations publiques. L’étude revient sur la réaction de l’économie belge face à ces défis.
Principales conclusions
Les banques belges se financent essentiellement par les dépôts, dont la rémunération n’a été augmentée que progressivement.De ce fait, l’incidence du resserrement monétaire sur leurs coûts de financement est demeurée limitée. Par ailleurs, la forte poussée des taux d’intérêt sur les nouveaux prêts accordés aux ménages et aux entreprises a soutenu les marges bénéficiaires des banques.
Lesménages ont modifié leur comportement en matière d’épargne,transférant des fonds de leurs comptes à vue et de leurs comptes d’épargne vers des comptes à terme et vers le bon d’État d’un an assorti d’un rendement brut de 3,30 % émis en septembre 2023, qui a rencontré un franc succès.
Le marché du logement s’est refroidisous l’effet de la hausse des taux d’intérêt, mais les prix n’ont pas baissé, en grande partie du fait de l’allongement de la durée des prêts hypothécaires et de l’indexation des salaires. Cette dernière a bénéficié aux propriétaires qui avaient contracté un prêt hypothécaire à taux d’intérêt fixe, tandis que l’accès à la propriété est devenu moins abordable pour les nouveaux acquéreurs. L’élévation des taux d’intérêt a également contribué au déclin de la construction de logements, suscitant des inquiétudes quant à l’offre future de logements et à leur accessibilité financière.
Lechoc d’inflation et ses conséquences ont eu des retombées inégales sur lesménages en 2022.L’indexation et les mesures sociales ont préservé les ménages à bas revenus mais la plus grande exposition de ces derniers aux coûts de l’énergie les a cependant conduits à freiner d’autres dépenses. Les ménages à revenus moyens et supérieurs ont quant à eux dû puiser plus souvent dans leur épargne.
Lesentreprisessont parvenues à maintenir leurs bénéfices et leurs investissements grâce à des marges opérationnelles renforcées à la suite des politiques de modération salariale, ainsi qu’à un endettement moindre et à d’importantes réserves de liquidités constituées pendant les années où les taux d’intérêt étaient très bas.
Lesfinances publiquesont subi une pression supplémentaire du fait de l’alourdissement des charges d’intérêts et de la persistance des déficits, ce qui menace la soutenabilité à long terme de la dette publique
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The impact of the recent episode of high inflation and interest rates on the Belgian economy: a helicopter view