Le débat parlementaire du 29 novembre 2024 a révélé une situation préoccupante pour la profession d’experts-comptables et de conseillers fiscaux en Belgique. En réponse aux questions de la députée Sophie Thémont (publiée sur Fisconet en janvier), le ministre des Finances a montré une volonté de répondre aux inquiétudes exprimées par l’Ordre, sans toutefois offrir de garanties concrètes. Si des mesures prometteuses sont annoncées, elles restent pour l’instant au stade d’engagements.
Faisons le point sur nos préoccupations et les sujets abordés par le ministre dans sa réponse à la question parlementaire.
Le ministre confirme une légère augmentation du nombre de professionnels en activité, passant de 11 165 en 2022 à 11 304 en 2024. Cependant, la forte diminution des stagiaires (-563 en trois ans) illustre un problème structurel inquiétant : le désintérêt pour la profession ou des obstacles à son accès.
Ces chiffres, bien que factuels, montrent que la dynamique de renouvellement des talents est insuffisante, mettant potentiellement en péril l’avenir du secteur.
Le ministre reconnaît deux principaux problèmes dans les relations entre l’administration fiscale et les professionnels :
Des solutions sont évoquées, notamment la réintroduction d’un contact direct via un numéro dédié et un projet pilote pour faciliter la communication avec l’administration. Mais ces propositions, bien que pertinentes, manquent d’un calendrier précis et de garanties de mise en œuvre.
Parmi les annonces faites, certaines initiatives pourraient répondre aux attentes de l’Ordre :
Ces propositions témoignent d’une prise de conscience du ministre, mais elles restent pour l’instant au stade de promesses. L’Ordre sera vigilant quant à leur mise en œuvre effective et mesurable.
Face à cette situation, l’Ordre réaffirme ses 15 revendications prioritaires, organisées autour de cinq axes fondamentaux :
Les annonces du ministre des Finances marquent une évolution positive dans le dialogue avec les professionnels, mais elles ne suffisent pas à dissiper le malaise qui mine la profession. L’Ordre attend des mesures concrètes, accompagnées d’un calendrier clair et d’un suivi rigoureux.
L’amélioration des relations entre l’administration fiscale et les experts-comptables est essentielle pour garantir l’efficacité du système fiscal belge et restaurer la confiance. Si les engagements ne se traduisent pas par des actions tangibles, la profession n’exclut pas d’aller jusqu’à organiser la première grève de son histoire. Nous resterons mobilisés pour défendre les intérêts de nos membres et ceux des entreprises qu’ils soutiennent au quotidien.