Nous stagiaires et jeunes experts-comptables de l’Ordre des Experts-comptables (OECCBB) nous avons l’ambition :
1. D’ACCOMPAGNER DES JEUNES ENTREPRENEURS INNOVANTS
Les enjeux prioritaires dans un monde technologique sont nombreux : il faut donc assister, accompagner et anticiper les difficultés des jeunes entrepreneurs.
Or, trop nombreuses sont les jeunes pousses qui ne sont pas rentables, pérennes dans leurs modèles d’affaires ou qui ne passent pas le cap des trois à cinq ans. Ce terme désigne une période périlleuse ou transitoire financièrement difficile avant qu’une jeune pousse atteigne le seuil de rentabilité. Alors qu’on constate un déclin de l’entrepreneuriat dans les différentes régions du pays, il est impératif de créer les conditions pour qu’émergent les entrepreneurs demain.
Face aux nouveautés de la facture électronique, de la chaîne TVA et aux nouvelles compétences qui seront exigées pour appréhender correctement tous les flux économiques, valider une opération ne se résumera pas à un simple clic mais bien à une analyse des opérations économiques et juridiques, à leur conformité à toutes les exigences légales, à un sens critique développé et une technicité comptable d’excellence.
Quelles sont souvent les difficultés auxquelles font souvent face les jeunes entrepreneurs ?
Un pourcentage important admet des difficultés à se financer par manque de visibilité sur les chiffres essentiels : des notions comme la valeur ajoutée, la marge d’exploitation, le bon équilibre financier et la trésorerie sont autant de notions vagues pour eux. Et c’est là que les jeunes experts-comptables certifiés (depuis 2020) ont un rôle crucial à jouer.
Il faudrait pouvoir faire un test sur un échantillon représentatif de startups oeuvrant dans des secteurs d’avenir, porteurs par ailleurs d’un développement durable.
Il faut que les jeunes soient outillés et bénéficient d’un encadrement comptable et financier de qualité.
Cet enjeu nous souhaiterions le mettre en œuvre en accueillant et en créant des vocations et soutenant des cohortes d’entrepreneurs en croissance par des jeunes entrepreneurs comme eux, experts-comptables certifiés qui s’efforceront d’établir un climat encore plus favorable à l’investissement dans des secteurs d’avenir, de leur faciliter l’accès aux ressources de financement et de créer des occasions de rencontres entre pairs.
Cette piste de développement, nous pouvons le réussir grâce à deux partenaires clefs de l’entrepreneuriat : le Cercle de Wallonie -Bruxelles et la banque ING.
2. PROMOUVOIR ET ACCOMPAGNER LES JEUNES ENTREPRENEURS DANS LE REPRENEURIAT
Le constat est fait que des dizaines de milliers d’entreprises risquent de fermer à court terme faute de repreneurs et que peu d’entreprises disposent de plans de relève.
La plupart des dirigeants d’entreprises de 50 à 55 ans pensent vendre ou céder leur entreprise dans un horizon de 5 à 10 ans mais n’ont aucun plan de transmission.
En démystifiant ce qu’est le repreneuriat, on défend l’idée qu’il n’est pas nécessaire d’avoir une idée inédite pour pouvoir se lancer en affaires. Entreprendre, ce n’est pas seulement créer son entreprise, c’est aussi reprendre une entreprise existante, transformer son modèle d’affaires et assurer sa pérennité dans une économie technologique et durable.
Avec le Cercle de Wallonie – Bruxelles et ING, il est nécessaire de créer une initiative fédératrice et structurante lancée qui regroupe des initiatives de sensibilisation, la mise sur pied d’un programme de formations ainsi que la création d’opportunités de maillages partout dans les différentes régions du pays.
Le repreneuriat est une opportunité à double sens : pour celui qui transmet et pour celui qui reprend. Il faut donc davantage former les jeunes aux opportunités qu’offre le repreneuriat et les outiller pour augmenter le taux de succès des transmissions.
3. UTILISER L’INTRAPRENEURIAT POUR HAUSSER LA PRODUCTIVITÉ CHEZ LES JEUNES
En France par exemple, des jeunes apprentis âgés entre 16 et 35 ans considèrent sérieusement se lancer en affaires si leur milieu de travail autorisait un modèle d'intrapreneuriat. Cette initiative a donné naissance à l’auto-entrepreneur.
Dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre, il faut explorer toutes les pistes pour exploiter tout le potentiel de la jeune main-d'œuvre. Les jeunes experts-comptables certifiés peuvent agir comme catalyseur d’opportunités en créant des « bourses » d’intrapreneurs, des cohortes d’intrapreneurs pour développer leur goût de s’engager ou en donnant aux jeunes en entreprise la possibilité d’acquérir les compétences entrepreneuriales nécessaires.
Développer l'esprit entrepreneurial des jeunes travailleurs salariés et démontrer les avantages que l'intrapreneuriat peut représenter au niveau de la croissance des entreprises, sur le développement économique et sur la hausse de la productivité leur fera prendre conscience de leur ambition.
L'intrapreneuriat doit être pensé comme un levier de hausse de productivité chez les jeunes. Cette forme d’entrepreneuriat qui désigne le fait de mener un projet d’affaires à l’intérieur d’une entreprise déjà existante, permet aux jeunes de développer leurs compétences et d’assurer une meilleure intégration et rétention auprès de leur employeur. Appuyer les initiatives de mentorat, un accompagnement sur mesure pour le développement professionnel soit avec des personnalités établies du monde des affaires, soit avec des pairs dans un esprit de communauté de pratiques.
4. PROMOUVOIR L’UTILISATION DE L’INTELLIGENCE ARTIFICIELLE AU TRAVAIL CHEZ LES JEUNES AVEC UN SENS CRITIQUE AIGUISE
La maîtrise de l’usage de l’intelligence artificielle sera certainement un enjeu. Si la grande majorité des jeunes professionnels sont au fait des actualités liées à l’intelligence artificielle, seulement 30 à 40 % se disent plutôt familiers avec le sujet. Par ailleurs, les deux principales craintes liées exprimées quant à l’utilisation de l’intelligence artificielle au travail sont l’impact sur les relations humaines et la possibilité de perdre son emploi. Maitrise l’IA permettra de démystifier ces craintes. Cette phase de mutation, nous pourrons la réaliser grâce au partenariat avec le Forum for the future.
Alors que le marché du travail se transforme et considérant que 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore, il essentiel de comprendre que la hausse de la productivité dépend du développement des compétences et notamment la maitrise de l’usage des technologies.
Les modèles d’apprentissages sont différents des générations précédentes. Ils intègrent le numérique, l’intelligence collective et la collaboration. Les jeunes sont ouverts à apprendre autrement. Par conséquent, de nouveaux modèles de formation doivent émerger en formant simultanément les jeunes conseillers financiers et les jeunes entrepreneurs : allier la « fibre entrepreneuriale » et la « fibre financière » : c’est une nouvelle ère de développement économique qui pourra tirer avantage de l’intelligence artificielle en préservant le bon sens, la réflexion prudente et l’esprit critique.
Micheline CLAES et Benjamin CORVILAIN