​La finance moderne … et la réforme protestante

On peut établir une distinction entre le temps linéaire, essentiellement lié aux communautés catholiques, et le temps économique elliptique caractérisant les communautés réformées.

Le vecteur temporel semble, en effet, distinct dans les deux cultes : du passé attesté vers le présent dans les communautés catholiques et latines, du futur espéré et instable vers le présent dans les communautés réformées et anglo-saxonnes.

De manière géométrique, on pourrait associer une ondulation à l’économie des pays réformés, alors qu’on verrait plutôt une droite pour les sociétés catholiques.

Dans les communautés réformées anglo-saxonnes, la valeur n’est pas historique (je devrais écrire accomplie), mais variable, puisqu’elle procède de l’actualisation des valeurs futures espérées.

Un temps économique elliptique sous-tend un réinvestissement, une mise à risque des sommes récoltées, et donc l’esquisse, dans le futur, de la distribution de probabilité des valeurs associées aux différents états de la nature. Ce temps elliptique exige l’expression de différents scénarios.

C’est exactement ce qu’on retrouve dans les calculs d’actualisation associés à la finance moderne. Ceci ramène au domaine boursier – dont les principaux établissements occidentaux restent situés dans des pays d’empreinte réformée – au sein duquel la valeur de référence n’emporte que le constat du moment, sans résilience ni référence.

Cette géométrie elliptique épouse une dilatation économique. Le capital, issu du travail, doit circuler par son réinvestissement productif. On peut donc discerner un mouvement rotatif dans la relation du travailleur au temps assimilable à une rotation de géométrie elliptique liée à la pratique de l’ascétisme, c’est-à-dire au refus de jouir personnellement des biens acquis.

La perception du temps a donc été modifiée par la Réforme, qui a bouleversé l’interdit scolastique du prêt à intérêt et l’a libéré de l’hypothèque morale. Intuitivement, on peut lier cette géométrie du temps à la prédestination calviniste.

Les deux géométries du temps, à savoir du passé vers le présent (capitalisation) pour les catholiques et du futur espéré vers le présent (actualisation) pour les réformés, correspondent à une trame religieuse.

Chez les réformés, la prédestination part de l’idée que Dieu exige de l’homme qu’il mérite le sort qui a été prévu pour lui.

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