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USA-Europe, l'humiliation européenne: un jour très sombre

Je pose la question : comment la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, et son commissaire européen au commerce Maroš Šefčovič, vont-ils pouvoir rester en poste après le désastre des accords avec Donald Trump, négociés dans son golf privé en Irlande ?

L’Europe souffle, car les droits de douane sont moindres qu’attendus mais ceux sur l’acier et l’aluminium sont maintenus à des taux prohibitifs. Et pire, nous avons baissé nos propres droits à zéro pour cent.

Notre dépendance énergétique vis-à-vis des États-Unis va augmenter. Dans trois ans, une fois cette dépendance bien établie, les prix vont flamber, dans un contexte de renforcement des énergies fossiles.

Dans le domaine militaire, les obligations d’achat de matériels vont fissurer toute tentative d’homogénéité européenne, tandis que des entreprises vont devoir s’installer aux États-Unis.

L’Europe, son énergie, son industrie, sa croissance sont perdantes.

Alors, bien sûr, le désastre ne sera pas visible à court terme. Mais comment les exportateurs européens pourront-ils supporter un euro fort, majoré de droits d’entrée aux États-Unis, sans réduire leurs marges bénéficiaires, leurs investissements productifs et l’emploi ? C’est impossible.

Et, à mon humble intuition, derrière tout cela se cache un accord qui forcera les Européens à souscrire de la dette américaine.

Et, en fait, sous l'angle commercial, Donald Trump réussit tout : sa politique tarifaire, la baisse du dollar, les exportations militaires et énergétiques américaines, les investissements étrangers au Etats-Unis, etc., tandis que l'Europe est écartée par les Etats-Unis, et aussi la Chine qui déverse ses produits sur notre vieux continent.

Bref, un jour très sombre qui reflète la fragmentation de l’Europe, son manque de leadership, son absence de politique industrielle à telle enseigne que les deux pays les plus opposés, à savoir la France et la Hongrie, raillent la présidente de la Commission.

Cette situation s'appelle "aller à Canossa" en référence à l'humiliante pénitence de l'Empereur Henri IV devant le Pape Grégoire VII en 1077, symbolisant une soumission forcée et dégradante.

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