Les experts se succèdent pour partager leurs idées sur le leadership toxique. Pourtant, nous ne devrions pas nous laisser aveugler par ceux-ci car nous risquons de sous-estimer le rôle des collaborateurs proches au sein de la culture d'entreprise. En effet, l'atmosphère entre collègues peut également être toxique. Les collègues entre eux ont souvent plus de contacts et donc des liens plus forts qu'avec leur patron. Ils passent généralement plus de temps ensemble et travaillent en étroite collaboration. Il va sans dire qu'ils ont eux aussi une influence majeure sur le bien-être mental et la perception du travail.
Ce n'est pas seulement le comportement du manager qui a un impact sur la culture d'entreprise mais aussi la manière dont les collègues se traitent les uns les autres. Les « collègues toxiques » peuvent contribuer à une atmosphère de travail désagréable et souvent sans supervision ni attention de la part des supérieurs.
Une étude menée par Bright Plus et Flourish montre que les choses sont loin d'être harmonieuses sur les lieux de travail belges. Ces comportements toxiques entre collègues ont un effet négatif sur leur expérience professionnelle et leur bien-être mental.
Nous sous-estimons l'influence de nos collègues sur notre humeur et la satisfaction que nous tirons de notre travail. Un patron toxique gâche l'ambiance mais en fin de compte, les collègues sont plus décisifs : la relation avec les collègues s'avère être, après le contenu du travail et l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, la raison la plus importante de rester dans une entreprise.
Les collègues ne sont pas seulement importants pour l'ambiance au travail, ils sont aussi notre principal point de contact lorsque nous ne nous sentons pas bien au travail. Ainsi, les employés belges parlent de plus en plus de leur bien-être mental, ce qui est dans l'air du temps. Pas moins de 64% des employés estiment qu'il est important de pouvoir parler de ce qu'ils ressentent au travail et de discuter de leur santé mentale. Ils le font en un premier temps avec leurs collègues proches (48%). Ce n’est que dans un second temps qu'ils s'adressent à leur supérieur hiérarchique direct (31 %). Seul une personne sur huit (13%) frappe à la porte des RH.
D'une part, il est bon que les RH ne soient pas les seules à être sollicitées pour ces conversations. Cela signifie que l'employé en question se sent en sécurité pour exprimer ses problèmes mentaux à ses collègues. D'autre part, cela ne signifie pas nécessairement que l'oreille attentive en question se sente à l'aise pour le faire. Les professionnels des ressources humaines sont souvent formés pour avoir des conversations sur le bien-être mental et cela fait également partie du contenu de leur travail. Ce n'est pas le cas, par exemple, des spécialistes du marketing ou des conseillers en assurance.
Les employeurs peuvent investir massivement dans la formation au leadership et les départements des ressources humaines peuvent certainement recruter des psychologues mais ces efforts sont vains si tous les collègues ne sont pas impliqués.
Les entreprises ont tout intérêt à investir dans un environnement de travail psychologiquement sûr et pour cela, il faut impliquer tous les membres de l'organisation et pas seulement les managers. Tout commence par l'écoute sans jugement et l'ouverture aux autres. Reconnaître les problèmes psychologiques est une compétence que tout le monde peut acquérir et qui est également utile sur le lieu de travail.
1. Enquête en ligne sur le bien-être mental menée par le bureau d'études iVOX pour le compte de Bright Plus entre le 22 Fevrier et le 6 Mars 2024 auprès de 1254 employés belges travaillant au moins à mi-temps dans un bureau, représentatifs de la langue, du sexe, de l'âge et de l'éducation. La marge d'erreur maximale parmi les 1254 Belges est de 2,68%.
2. Enquête en ligne réalisée par le cabinet d’études iVOX pour le compte de Bright Plus entre le 30 novembre 2023 et le 7 janvier 2024 auprès de 2034 Belges représentatifs sur le plan de la langue, du genre, de l'âge et du diplôme. La marge d'erreur maximale pour un échantillon de 2034 répondants est de 2,06%