Scrappillar2 – Le tournant devient impossible à ignorer

En quelques jours à peine, le débat autour de Pillar 2 a changé d’échelle — non seulement en Belgique, mais désormais dans l’ensemble de l’Union européenne.

1. La Belgique rompt enfin le silence

Le MR et Open Vld ont officiellement demandé au Ministre des Finances, Jan Jambon, de réévaluer Pillar 2 à la lumière du retrait américain.

Leur diagnostic converge :

• charge administrative excessive,
• risques pour la compétitivité,
• préoccupations croissantes de relocalisation pour les groupes belges et leurs écosystèmes de PME.

C’est un véritable point d’inflexion politique.

2. Une fronde européenne grandissante

Plusieurs États membres renforcent désormais la pression :

• Estonie : demande formelle de flexibilité et d’allégement des obligations de reporting GloBE.
• Lituanie, Lettonie, Hongrie, Slovaquie : critiques explicites au sein d’ECOFIN.
• Plusieurs ministres ont reconnu que Pillar 2 :
  • ajoute de la réglementation sans bénéfice évident,
  • fragilise la compétitivité des entreprises européennes,
  • ne correspond plus à l’équilibre initialement envisagé.

Le Ministre des Finances maltais a même indiqué que jusqu’à dix États membres envisageraient à présent de revoir leur approche.

Hier encore, la ministre estonienne a écrit à la Commission pour demander une réévaluation complète du dispositif (lettre disponible en commentaires).

3. Le problème central demeure

Pillar 2 n’avait de sens que s’il était :

• global,
• coordonné,
• symétrique.

Aujourd’hui, il devient :

• un dispositif européen isolé,
• lourd opérationnellement,
• distorsif en termes de compétitivité.

L’Europe se retrouve à intensifier la réglementation au moment même où d’autres puissances font marche arrière.

4. Rethinking Europe’s tax strategy

Plutôt que d’accumuler obligations déclaratives, complexité et coûts, il est temps de replacer la politique fiscale européenne dans une dynamique de croissance :

• un cadre attractif pour l’investissement,
• des règles plus simples,
• une prévisibilité renforcée,
• une fiscalité qui retient les capitaux et soutient l’innovation.

Pillar 2 n’est pas seulement lourd : c’est un outil inadapté aux défis que l’Europe doit affronter aujourd’hui.