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Politique belge en 2026: les diables étaient dans les détails. Ils vont sortir de leur boîte.

L’année 2025 fut une année de rupture politique en Belgique. Des mesures ont été prises telles que la limitation du temps des allocations de chômage et la remise au travail des malades de longue durée. Ce second défi est d’ailleurs le plus crucial, car il s’agit à la fois d’une préoccupation de santé et d’un enjeu majeur de mise à l’emploi. Je pense toutefois que la limitation des allocations de chômage est trop brutale dans un contexte de très faible création d’emplois, de vieillissement de la population, de croissance homéopathique et, surtout, de l’émergence de l’intelligence artificielle.

Certes, des profiteurs seront écartés, mais mon intuition est que deux tiers des chômeurs se retrouveront au CPAS. Cet effondrement de leurs revenus va, par capillarité, toucher leurs familles et, sans doute, précariser des enfants. Ce sera le premier diable.

Un deuxième diable qui s’apprête à sortir de sa boîte est la flexibilisation du marché de l’emploi. Elle mettra en concurrence des étudiants et des chômeurs et incitera les travailleurs déjà en poste à effectuer davantage d’heures supplémentaires dans un contexte fiscal favorable, au détriment des embauches. Cette mesure répond à la situation flamande, proche du plein-emploi, mais pas du tout à celle de Bruxelles et de la Wallonie, régions qui souffrent d’un sous-emploi chronique. Cela ne va donc rien régler dans ces deux régions, au contraire.

Le troisième diable est la fiscalité. Elle ne baisse pas : elle augmente (ne fut-ce que par la limitation de l’indexation qui est un impôt sur l’inflation) et se déplace. Les « 500 euros nets par mois » sont une chimère. De nombreuses dispositions génèrent des effets délétères : une partie de la charge fiscale est transférée aux communes, obligées d’accroître la fiscalité locale, tandis que des pertes de recettes seront constatées au niveau des régions. C’est sans doute cela qui est le plus diabolique : les impôts communaux indirects (comme le précompte immobilier) et les additionnels à l’impôt des personnes physiques (IPP) vont augmenter. Ce sera la réalité de 2026 et des années suivantes. Dans ce contexte, la Région wallonne sera incapable de retrouver le chemin de l’équilibre budgétaire, et il ne faut pas en blâmer le gouvernement. C’est une question d’arithmétique et je ne sais même pas par quel bout je prendrais le problème.

J’écris depuis un an que la fiscalité doit augmenter, car les cotisations sociales ne suffisent plus à financer les prestations. C’est l’impôt qui comble la différence. Or, le vieillissement de la population va, de manière mécanique, accroître les dépenses sociales. L’impôt devra donc augmenter.

De nombreux diables vont donc sortir de leur boîte pour rejoindre cet enfer dont on sait que le chemin est, hélas, pavé de bonnes intentions.


Une chose est certaine : l’année 2026 doit être celle de l’engagement citoyen et politique.

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