Le Pilier 2 devait instaurer un impôt minimum universel. Un terrain de jeu égal pour tous. Il est en train de devenir autre chose : un test d’influence géopolitique.
Les dernières négociations l’illustrent clairement :
La Belgique l’a dit sans détour :exempter les groupes américains à la fois de la règle d’inclusion du revenu (IIR) et de la règle relative aux bénéfices insuffisamment imposés (UTPR) fait peser “un risque potentiel sur l’intégrité et la cohérence d’ensemble” du Pilier 2.
Ce n’est plus de la technique. C’est du pouvoir.
Washington soutient que ses propres dispositifs (GILTI, CAMT) sont « équivalents ».
L’Europe a avancé rapidement avec une mise en œuvre stricte.
L’OCDE elle-même plie désormais son architecture pour préserver les intérêts américains.
Résultat : l’émergence d’un ordre fiscal à deux niveaux : un régime pour les groupes américains, un autre pour le reste du monde.
L’histoire se répète. Comme avec FATCA, le monde applique — les États-Unis s’exemptent.
Sauf qu’ici, il ne s’agit pas d’échange d’informations :c’est le cœur de l’imposition des sociétés qui est en jeu.
L’Europe est face à une alternative :
Pour les articles de fond (Bloomberg Tax) :