Mode de perception de la nouvelle taxe sur les plus-values sur actifs financiers – Le rôle des banques et la surprise du nouvel avant-projet de loi : l’“opt out”
Quid du souci de discrétion ?
J’ai eu le plaisir de répondre à quelques questions de La Libre à propos de la nouvelle taxation des plus-values sur actifs financiers.
En règle générale, la taxe de 10 % sera prélevée par les banques ou compagnies d’assurance belges lorsqu’elles interviennent dans les opérations visées (à la différence des plus-values créditées sur un compte à l’étranger).
Comme elles sont considérées comme redevables de l’impôt, il est clair qu’elles appliqueront ce prélèvement (cf. question de La Libre).
Cf. mon post précédent à propos des plus-values non passibles du précompte mobilier.
En cas de plus-value sur participation substantielle, il n’y a pas de prélèvement, mais les intermédiaires devront transmettre certaines informations au fisc (nouvel article 326bis du CIR – voir mon autre analyse à ce sujet).
Concrètement, si vous détenez un portefeuille-titres auprès d’une banque belge, celle-ci prélèvera en principe la taxe (via le précompte mobilier) lors des transactions générant des plus-values.
Mais attention : l’institution financière ne tiendra pas compte de trois éléments pourtant pertinents :
Le contribuable a cependant la possibilité, dans ces trois cas, de demander l’imputation ou le remboursement du précompte mobilier dans sa déclaration IPP.
Pour cela, il devra renseigner toutes les plus-values réalisées dans sa déclaration IPP (voir le nouvel alinéa inséré à l’article 307, §1/1 du CIR).
Inconvénient majeur : perte d’anonymat et de discrétion fiscale.
Le nouvel avant-projet réserve toutefois une possibilité d’“opt out” aux contribuables pour chaque compte-titres (nouvel article 265/1 du CIR).
Dans ce cas :
Avantage principal : absence de préfinancement de l’impôt via le précompte.
Le contribuable évite d’être ponctionné de 10 % à chaque opération et de devoir attendre deux ans pour l’imputation ou le remboursement du précompte.
Contrairement aux plus-values soumises au précompte mobilier libératoire, les plus-values sous opt out devront être intégrées dans la déclaration IPP.
Le système de perception de la nouvelle taxe sur les plus-values mobilières repose sur un équilibre entre confort administratif et confidentialité. Le choix de recourir ou non à l’opt out dépendra donc d’une analyse personnalisée de chaque situation patrimoniale. Il conviendra pour chaque contribuable d’être accompagné et conseillé avec rigueur, notamment pour arbitrer entre liquidité immédiate, risque de surimposition et confidentialité fiscale.