​Monde en bouleversement : l'heure est aux femmes et hommes de caractère

Toute la difficulté à décrypter les bouleversements du monde réside dans un exercice paradoxal : penser l’impensable dans le pensable, et réciproquement. Nous sommes à un tournant de l’Histoire, une fracture peut-être plus profonde que la Révolution russe ou l’ascension de Mao en Chine.

Il ne s’agit plus d’observer les événements comme un feu d’artifice, sidéré et passif, mais d’anticiper les conséquences des actes de Donald Trump et de ses alliés. Quelques exemples, en vrac : un retrait des États-Unis de l’OTAN, voire des Nations Unies, l’effondrement du dollar, des ruptures majeures dans le commerce international, des rébellions civiles contre des pouvoirs publics qui ne protègent plus leurs citoyens, et j’en passe.

Stefan Zweig voyait les hommes comme des machines à oublier. Mais l’avenir n’appartient ni aux resquilleurs de responsabilités ni aux tièdes. Il est aux femmes et aux hommes de caractère, ceux que Charles de Gaulle qualifiait de "vertu des temps difficiles". Ces individus devront s’exposer, prendre des risques personnels. Car dans les crises et les moments de perdition, ceux qui s’enferment dans des schémas de pensée répétitifs ou soumis sont relégués par l’Histoire. Les esprits dociles, bercés par des consensus flous et paralysés par les peurs collectives, ne façonnent ni les ruptures ni le progrès.

Nous assistons à la fin d’un modèle, à un choc de civilisations, à une brisure. Notre confort, en partie illusoire, s’effrite. Les années à venir exigeront une volonté inflexible et, surtout, du caractère chez les citoyens capables d’appréhender avec lucidité l’évolution du monde vers une cascade de fractures. C’est maintenant que les démocrates doivent se réveiller, s’unir, et faire entendre leur voix. L’impression générale sur l’avenir est sombre, d’autant plus que nous ployons sous les dettes accumulées par soixante ans de consumérisme effréné et d’individualisme débridé. Isolés, les événements semblent anodins. Pris dans leur ensemble, ils révèlent une tout autre ampleur.

Plaçons donc l’année 2025 sous le signe d’un impératif : l’éveil de l’intelligence et la quête de vérité, loin de se laisser emporter par les vagues d’émotions.

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