Le prochain gouvernement fédéral belge ne résoudra pas le problème central des finances publiques. Ce sujet est bien connu, et j’y ai déjà consacré plusieurs réflexions. Actuellement, les dépenses sociales ne sont financées qu’à hauteur de deux tiers par les cotisations sociales. Le tiers restant provient de l’impôt.
Cette situation va évidemment se détériorer, car le nombre de personnes âgées augmente inexorablement, tandis que la natalité (certes partiellement compensée par l’immigration) décline. Par ailleurs, les cotisations issues du travail vont, en termes relatifs, diminuer.
Il ne s’agit pas, bien sûr, d’une situation comparable à celle de la Grèce, comme le prétendent ceux qui exploitent la méconnaissance du grand public pour imposer une vision biaisée. Cependant, cela conduira inévitablement à repenser le système.
À mes yeux, les solutions sont claires, bien qu’imparfaites : il faudra lier les prestations sociales aux revenus globalisés des contribuables. En d’autres termes, un niveau de revenu élevé devra conduire à une réduction des bénéfices sociaux, même si cela paraît – et est – injuste.
Mais c’est également la raison pour laquelle les promesses de baisses d’impôts devront être tempérées. C’est tout simplement impossible.
D’ailleurs, les partis qui évoquent aujourd’hui un contrôle des finances publiques (pour éviter le scénario grec) sont ceux dont le programme impliquait le plus grand déficit budgétaire.
À force de prendre des vessies pour des lanternes, nous risquons de compromettre l’avenir de notre modèle social.