Lorsqu’un employeur investit dans une formation longue et coûteuse pour un salarié, il espère légitimement que ce dernier restera suffisamment longtemps dans l’entreprise pour que cet investissement porte ses fruits. C’est dans cette optique que la clause d’écolage peut être utilisée.
La clause d’écolage est une disposition contractuelle par laquelle le travailleur s’engage à rembourser (partiellement) les frais de formation si, après en avoir bénéficié, il quitte l’entreprise prématurément.
Une clause d’écolage ne peut être conclue qu’avec l’accord du travailleur concerné :
Attention! Le refus de conclure une clause d’écolage ne peut constituer un motif de licenciement, de refus d’engagement ou de modification des conditions de travail.
Enfin, la clause d’écolage ne peut être mise en place que dans des conditions bien précises, tant sur le fond que sur la forme.
Pour être valable, une clause d’écolage doit notamment :
Elle doit en outre être rédigée par écrit, signée avant le début de la formation, et conclue avec le consentement explicite du travailleur.
La clause doit préciser notamment :
La période pendant laquelle la clause produit ses effets (max. 3 ans). Attention! La durée de validité de la clause d’écolage ne doit pas être confondue avec la durée de la formation ; elle doit être proportionnelle à « l’importance » de cette formation ;
Ce montant ne peut jamais dépasser 30 % de la rémunération annuelle brute du travailleur.
En cas de contestation, le juge appréciera la proportionnalité entre la durée de la clause et le montant du remboursement réclamé.
Le remboursement partiel de la formation suivie ne peut pas être exigé :
Il est essentiel de ne pas confondre la clause d’écolage avec un "emprunt de formation".
Dans le cas d’un emprunt de formation, le travailleur finance lui-même sa formation via un prêt contracté auprès de l’employeur. Le remboursement de cet emprunt est conditionné à la durée de présence du travailleur dans l’entreprise après la formation. Cependant, ce dispositif n'entre pas dans le champ de la clause d’écolage telle que définie par la loi.
En conclusion, la clause d’écolage constitue un mécanisme essentiel pour protéger l’investissement en formation des employeurs.
Toutefois, sa mise en œuvre doit respecter des conditions strictes tant sur le fond que sur la forme. Un encadrement rigoureux est indispensable pour garantir la validité et l’efficacité de cette clause.
Le département Droit social de CENTRIUS accompagne les entreprises dans la rédaction et l’analyse de ces clauses afin d’assurer leur conformité légale et leur sécurité juridique.