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Europe: et si le retour à l'esprit de de Gaulle était indispensable!

Ce qui s’est passé lors du sommet européen est absolument incroyable. Toute personne proche des cercles du pouvoir connaît les pressions conjointes exercées par Ursula von der Leyen et le chancelier allemand Merz sur Bart De Wever concernant l’utilisation des fonds russes en dépôt chez Euroclear.


S’il avait cédé, c’était la fin d’Euroclear, la disqualification financière définitive de la Belgique, et probablement l’amorce d’un chaos supérieur à celui de la crise des subprimes. Je sais de quoi je parle : j’étais le patron de la Bourse de Bruxelles à l’époque.

Mais il y a plus : la combinaison de l’invasion russe de l’Ukraine et de la présidence de Donald Trump conduit à une disqualification de l’OTAN (dont la Russie testera la cohésion par une autre invasion accessoire à son échelle, comme celle d’un pays balte) et, surtout, de l’Union européenne.

La légitimité de l’Union européenne est mise en cause par les grands blocs américains, chinois et russe, tandis que, de l’intérieur, des courants centrifuges révèlent les fractures historiques qui opposèrent le Latin au Germain, le catholique au réformé et à l’orthodoxe, les pays terriens et ceux qui sont plutôt maritimes, l’homme des plaines et celui des plateaux, bref tout ce que l’Union européenne tente, en vain, de sublimer.

Mais Charles de Gaulle disait que les peuples, c’est comme les oliviers, cela dure mille ans.

Donc une Europe qui étouffe ses États membres va devenir insupportable pour des pays plus éloignés de son centre historique, et qui ont des proximités, politiques ou historiques, plus marquées avec la Russie, dont ils faisaient partie au temps de l’URSS.

La solution que Bart de Wever a défendue avec brio constituera un précédent, car la matière revêt une importance historique, puisqu’il s’agit d’aider un pays en guerre, à savoir l’Ukraine. Trois pays se sont détachés du financement de l’Ukraine, solution qui a trouvé un écho favorable auprès d’un pays membre historique, comme l’Italie.

La Commission d’Ursula von der Leyen va donc devenir désuète, puisqu’elle doit évoluer vers un modèle plus souple et confédéral.

Et c’est là le secret : croire que l’Union européenne s’affaiblit en perdant son unanimité est incorrect. C’est l’inverse : un modèle plus confédéral (ou intergouvernemental), au sein duquel des pays plus souverainistes trouvent leur place, va sauver l’Europe.

Et, pour clôturer cette courte note, il faut se rappeler ce que Charles de Gaulle disait aussi en 1962 : il n'y a pas, il ne peut pas y avoir d'autre Europe que celle des États, en dehors naturellement des mythes, des fictions, des parades. Selon lui, on ne pouvait pas construire une démocratie européenne abstraite car il n'existe pas de peuple européen unique, mais des peuples distincts.

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