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Chômage: une réforme majeure à anticiper dès 2026 pour vos clients salariés

Une réforme profonde du régime de chômage entrera en vigueur au 1er janvier 2026. Pensée pour renforcer le caractère assurantiel de la protection sociale tout en incitant davantage à un retour rapide à l’emploi, elle implique une reconfiguration des allocations en trois phases successives. Tour d’horizon des nouveaux montants et impacts pratiques pour les experts-comptables et conseillers fiscaux.


Quels changements pour vos clients en cas de perte d’emploi dès 2026 ?

1. Une hausse ciblée des allocations… mais pas pour tous

Le gouvernement fédéral a opté pour une augmentation du plafond salarial pris en compte pour le calcul des allocations, tout en maintenant le taux de remplacement actuel de 65 %.

  • Nouveau plafond salarial : relevé de 3.432,38 € à 4.182 € bruts/mois
  • Montant maximal de l’allocation mensuelle pendant les trois premiers mois :
    • Avant : 2.231,06 €
    • Après : 2.718,56 €, soit + 487 € bruts/mois
  • Montant pour les mois 4 à 6 :
    • Revalorisation du plafond journalier à 90,75 €
    • Allocation mensuelle maximale : 2.359,50 € (contre 2.059,46 € actuellement)

? Gagnants : les travailleurs dont le salaire brut dépassait l’ancien plafond

? Perdants : ceux dont le salaire est compris entre 2.700 € et 3.430 €, qui ne bénéficieront d’aucune revalorisation (le taux de remplacement étant inchangé)

2. Une revalorisation ciblée des minima pour les six premiers mois

Les montants minimums d’allocation sont rehaussés de 10 % pendant six mois :

Statut familial

Avant réforme

Après réforme

Écart

Chef de ménage

1.774 €

1.951 €

+177 €

Isolé

1.438 €

1.581 €

+144 €

Cohabitant sans charge

1.384 €

1.522 €

+138 €

? Gagnants : les bas salaires, plus rapidement sécurisés en début de chômage

3. Une dégressivité drastique dès le 13e mois

À partir du 13e mois de chômage, toutes les allocations sont ramenées aux minima actuels :

Statut familial

Allocation mois 12

Allocation mois 13

Écart

Chef de ménage

1.951 €

1.774 €

-177 €

Isolé

1.581 €

1.438 €

-143 €

Cohabitant sans charge

1.196 €

746 €

-450 €

⚠️ La réforme prévoit toutefois une clause atténuatrice : si le chômeur cohabitant sans charge prouve 30 années de carrière, son allocation est rehaussée à 1.059 € au lieu de 746 €.


Pourquoi cette réforme impacte aussi les professionnels du chiffre ?

1. Nouvelles simulations à intégrer

Les changements induisent une révision des hypothèses de planification financière pour vos clients :

  • Estimations d’indemnités de rupture
  • Mise en place de filets de sécurité pour les indépendants complémentaires
  • Stratégies d’arbitrage entre statut salarié ou indépendant en cas de retour à l’emploi

2. Recalibrage des modèles de calcul d’optimisation salariale

Il devient essentiel de :

  • Recalculer les scénarios de pertes de revenu temporaires
  • Reconsidérer les couvertures complémentaires (assurance revenu garanti, épargne pension…)

3. Vigilance sur la communication sociale

Les entreprises devront informer clairement leurs travailleurs (via le secrétariat social, le CE ou les RRH) des nouveaux montants applicables en cas de licenciement.


À retenir

  • Une réforme à effet différé : les nouveaux montants s’appliqueront aux chômages débutant à partir du 1er janvier 2026.
  • Une simplification relative : les trois périodes de droits sont plus lisibles, mais l’impact financier après un an est potentiellement très dur.
  • Un enjeu d’anticipation pour les conseils en gestion de carrière, de patrimoine et d’activité professionnelle.


Source(s) :

  • RTBF, article du 23 avril 2025 : Lire l’article complet
  • Accord de Pâques – réforme du chômage 2026
  • Statbel – Données sur les salaires médians (2024)

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