Alors que les négociations pour la formation du gouvernement "Arizona" progressent lentement, la perspective d'une nouvelle régularisation fiscale fait son apparition. Cette mesure, politiquement sensible, révèle les tensions sous-jacentes entre nécessité budgétaire et responsabilité morale.
Les chiffres avancés par les négociateurs illustrent le potentiel de cette initiative : une nouvelle procédure de régularisation fiscale pourrait rapporter entre 70 et 80 millions d’euros. Dans un contexte de contraintes budgétaires accrues, ces revenus éventuels représentent une opportunité difficile à ignorer.
Entre 2006 et 2023, les différentes régularisations ont permis de déclarer près de 17 milliards d’euros, générant plus de 4 milliards d’euros de recettes pour le Trésor.
Depuis la fin de la dernière procédure en 2023, les contribuables cherchant à régulariser leurs capitaux non déclarés se trouvent dans une impasse. Cette situation ne concerne pas uniquement de grandes fortunes ou des fraudeurs éhontés. Au contraire, de nombreux citoyens, confrontés à des changements complexes dans la législation fiscale, cherchent à se conformer à des obligations qu’ils ne maîtrisent pas toujours. Les capitaux prescrits, notamment, restent un angle mort de la régularisation, alors même qu’ils représentent une partie significative des dossiers concernés. Une part importante de l’argent non déclaré reste dans l’ombre. Selon un rapport de la Cour des comptes, près de 40 milliards d’euros n’ont jamais été régularisés.
Le retour d’une procédure de régularisation fiscale n’est pas qu’une question technique. Il s’agit d’un test pour l’État belge : comment concilier équité, efficacité et pragmatisme dans un climat politique fragmenté ? Les divergences entre partenaires de la coalition sont évidentes. Les socialistes flamands, fidèles à leur ligne de fermeté, considèrent cette option comme une marche arrière inacceptable. Les libéraux francophones, quant à eux, y voient un outil adapté pour équilibrer responsabilité individuelle et réalisme budgétaire.
Face à ces défis, le futur gouvernement devra proposer un cadre clair et transparent. Si la régularisation fiscale peut être un levier efficace, elle ne saurait être une fin en soi, mais bien un élément parmi d’autres dans la construction d’une politique fiscale adaptée aux enjeux contemporains.