En cette période de fêtes, cruciale pour le secteur Horeca en Belgique, les défis s'accumulent pour ce secteur. Si la pandémie est désormais derrière nous, l'inflation et la hausse des coûts continuent de mettre le secteur sous pression. Une tendance marquante s'est toutefois installée : les secrétariats sociaux Partena Professional et Horecafocus constatent qu’en 2024, 48% des travailleurs du secteur étaient des étudiants, contre 32% en 2019. Cette progression de 16% souligne l'importance croissante de cette main-d'œuvre flexible, qui s'impose comme un levier clé dans l'adaptation du secteur aux défis actuels. Tandis que l'indexation salariale record de 11,08% et l'augmentation des coûts impactent les marges, les étudiants jouent un rôle central dans la transformation du secteur Horeca.
Les chiffres des secrétariats sociaux Partena Professional et Horecafocus ayant analysés quelque 17 000 travailleurs de 1 500 entreprises du secteur Horeca témoignent d'une évolution majeure : en 2024, 48% des travailleurs du secteur Horeca étaient des étudiants, contre seulement 32% en 2019. « C’est une augmentation spectaculaire, qui s'explique en partie par la réforme des vacances scolaires, offrant plus de fenêtres d’opportunité pour travailler, mais aussi par la précarité croissante des jeunes, obligés de trouver des revenus supplémentaires pour financer leurs études, » explique David Debin de chez Horecafocus.
Si la répartition géographique montre que 12% des travailleurs du secteur sont situés à Bruxelles, 59% en Flandre et 30% en Wallonie, c'est la montée en puissance des contrats étudiants qui change la donne dans un secteur historiquement dépendant des travailleurs à temps partiel et des emplois flexibles.
En termes de rémunération, les différences semblent minimes entre étudiants et travailleurs à temps plein. En 2024, le salaire horaire moyen dans l'Horeca était de 14,26 € pour les travailleurs réguliers, contre 14,22 € pour les étudiants. Les flexi-jobistes, quant à eux, affichent un salaire moyen de 13,04 €.
Le poids économique qui pèse sur les employeurs du secteur Horeca ne cesse de croître. En 2023, l'indexation salariale record de 11,08%, combinée à l'indexation d'ancienneté annuelle de la commission paritaire Horeca, a exercé une pression énorme sur les marges des entreprises. À cela s’ajoute le fardeau des charges fiscales, où toute augmentation salariale nette pour les travailleurs se transforme en un coût disproportionné pour l’employeur, atteignant jusqu'à 8 fois le montant accordé.
« Les coûts externes, en particulier la flambée des prix de l’énergie et des matières premières, continuent de tirer l’indice santé vers le haut, gonflant encore davantage les charges des entreprises, » explique David Debin de chez Horecafocus. « Et pour beaucoup d’entre elles, les mois de fermeture forcée pendant la pandémie ont tari les trésoreries, les aides publiques ne couvrant à peine que 25% des frais fixes ».
L'avenir du secteur Horeca reste incertain, avec un risque de faillites croissant en raison de marges réduites et de liquidités limitées. Toutefois, ce secteur fait preuve de résilience en se tournant vers la digitalisation, l'amélioration de l'expérience client, et la livraison à domicile devenue essentielle. La diversification des services, notamment par de nouveaux partenariats et concepts, est cruciale pour la survie. Au cœur de cette transformation, les étudiants joueront un rôle clé en tant que main-d'œuvre flexible et indispensable.