Politique de rémunération : plus de quatre PME sur dix n’ont pas de marge budgétaire ! Que faire alors ?

Les employeurs de PME croient le plus aux primes et à l’augmentation salariale brute, mais uniquement pour ceux qui le méritent

Plus de 40 % des employeurs de PME indiquent qu’en 2025, il n'y aura pas de marge budgétaire pour apporter de nouvelles évolutions à leur politique de rémunération.

> À Bruxelles, ce chiffre atteint même 50 %. Six employeurs de PME sur dix choisissent d’octroyer des augmentations salariales uniquement aux collaborateurs qui le méritent. Plus de la moitié des employeurs veulent également définir eux-mêmes la composition du package salarial, sans intervention sectorielle.

> En Wallonie, l’accent est mis sur les primes et les augmentations salariales brutes. Alors qu’à Bruxelles, les vélos d’entreprise se démarquent comme choix principal.

> En Flandre, les employeurs disposant d’une marge budgétaire privilégient les chèques-repas et les primes.

Ces nouvelles perspectives sont issues d’une enquête menée en décembre 2024 auprès de 557 dirigeants d’entreprise et responsables du personnel.

Jordane Houdart, consultante PME chez SD Worx : « Plus de quatre employeurs PME sur dix déclarent qu’il n'y a pas de marge budgétaire en 2025 pour de nouvelles orientations salariales. L’indexation de la rémunération automatique constitue une augmentation salariale brute pour tout le monde, indépendamment des performances.[1] De ce fait, il reste moins de marge pour des récompenses individuelles supplémentaires. Pourtant, nous constatons que la majorité des employeurs souhaitent mettre en place des ajustements alignés sur les performances individuelles. »

[1]Contenir la hausse des coûts salariaux, principal défi pour les PME belges en 2025 | SD Worx

La tension financière reste un défi

La marge budgétaire varie d’une région à l’autre, mais les moyens restent limités partout :

Six employeurs sur dix optent délibérément pour une approche ciblée : les augmentations salariales uniquement pour ceux qui le méritent, tandis que 14 % désapprouvent cette idée. En outre, plus de la moitié des employeurs voudraient définir eux-mêmes la composition (et la valeur) du package salarial, intervention sectorielle, bien qu’un tiers apprécie certains éléments de rémunération fixés au niveau sectoriel. Près de la moitié croit aux bonus ou primes pour atteindre les objectifs.

« Nous remarquons que la majorité des employeurs de PME souhaitent prendre eux-mêmes les rênes de leur politique de rémunération et faire des choix conscients. Ces employeurs visent un mélange équilibré d’avantages collectifs, comme des chèques-repas ou des cadeaux, et d’options flexibles, comme des primes, pouvant être utilisées tant individuellement que collectivement. Bien qu’un employeur sur trois apprécie les règles sectorielles établies, la clé du succès réside dans une politique de rémunération qui répond à la fois aux objectifs de l’entreprise et aux besoins des travailleurs. Ceux qui y parviennent ont une longueur d’avance sur leurs concurrents »,explique Jordane Houdart, de chez SD Worx.

  • Wallonie : Ici, le pourcentage de PME se déclarant sans marge budgétaire est de 44 %. Seuls 6 % pensent qu’il y a une marge pour un bonus.
  • Bruxelles : Pas moins de 60 % des employeurs ne voient pas de marge pour de nouvelles évolutions à leur politique de rémunération cette année. 16 % pensent qu’ils ont une certaine marge.
  • Flandre : 46 % des PME déclarent qu’en 2025, il n'y aura pas de marge budgétaire pour les bonus. Néanmoins, 15 % indiquent qu’il existe des possibilités.

Flexibilité et rémunération ciblée comme solution

En 2025, outre les bonus et les augmentations salariales brutes, les employeurs veulent également offrir des avantages flexibles qui correspondent aux souhaits de leurs travailleurs :

  • Plus de la moitié des PME se disent ouvertes à la rémunération flexible, permettant aux travailleurs de choisir eux-mêmes une (petite) partie de la compositions (et la valeur) de leur package salariale, de manière neutre pour le budget de l’employeur (c’est-à-dire au même coût salarial). Cependant, les plans concrets restant encore limités : 7 % des PME bruxelloises veulent y travailler en 2025.
  • Les chèques-cadeaux ou cadeaux sont appréciés : plus de la moitié des employeurs estiment qu’ils motivent les travailleurs. Pour 2025, plus de 10 % des PME envisagent de les proposer.
  • Concernant l’augmentation des chèques-repas, seuls 28 % des employeurs PME sont convaincus que les travailleurs l’attendent. Il y a trois ans, ce chiffre était encore de 37 %.
  • Les vélos d’entreprise gagnent surtout en popularité à Bruxelles, où 10 % des PME l’ont inscrit comme plan d’action concret à l’ordre du jour de 2025.
  • La prime bénéficiaire est considérée par un quart des PME comme un moyen d’augmenter l’engagement des travailleurs, particulièrement en Wallonie, où 6 % des entrepreneurs veulent l’introduire comme nouveauté en 2025.

Plans concrets en matière de rémunération en 2025

Jordane Houdart conclut : « Les priorités des PME varient clairement d’une région à l’autre. À Bruxelles, les vélos d’entreprise sont davantage à l’ordre du jour, tandis qu’en Wallonie, les primes et les augmentations salariales brutes sont privilégiées pour les PME disposant d’une marge budgétaire. Pourtant, plus de 40 % des PME n’ont pas de marge pour des nouveautés en 2025. Les employeurs ayant des possibilités choisissent souvent une combinaison d’avantages traditionnels, tels que des cadeaux, des chèques-repas et des augmentations salariales brutes. Pour les budgets limités, nous recommandons un Flex Income Plan : neutralité budgétaire pour les employeurs, avec une liberté de choix pour les travailleurs. »

Résumé



À propos de l’étude trimestrielle PME

Dans le cadre des prévisions trimestrielles sur l’emploi de SD Worx, un nombre représentatif de PME en Belgique a été interrogé pour la 59e fois sur leurs attentes en matière d’emploi. 557 entreprises de 1 à 250 travailleurs y ont participé entre le 26 novembre et le 5 décembre 2024. Il s’agit d’une enquête en ligne menée auprès de PME en Belgique à l’aide d’un échantillon représentatif dans le cadre duquel le bureau d’enquête DataD.be s’adresse aux répondants par e-mail. L’étude est répétée tous les trimestres. La pondération se fait selon la région et la taille de l’organisation en fonction de la population des PME. Les résultats sont représentatifs de toutes les PME en Belgique. Les pondérations pour la Flandre et Bruxelles ne sont jamais supérieures à 2,5. Pour l’ensemble de l’échantillon de 557 PME, la marge d’erreur s’élève à 4,23 % (intervalle de confiance de 95 %).


Management & OrganisationF.F.F.Hausse des coûts salariaux : les PME belges à bout de souffle


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