En mars 1938, l’Allemagne annexa l’Autriche (Anschluss), puis, en septembre 1938, la France et le Royaume-Uni abandonnèrent les Sudètes à Hitler dans le cadre des Accords de Munich, signés entre Neville Chamberlain, Édouard Daladier, Adolf Hitler et Benito Mussolini.
Mais la guerre commença réellement en septembre 1939, avec l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, suivie, quinze jours plus tard, par l’invasion soviétique à l'Est. Cette offensive fut menée dans le sillage du pacte germano-soviétique, aussi appelé pacte Ribbentrop-Molotov, signé en août 1939.
Le 3 septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarèrent la guerre à l’Allemagne, au lieu d’intervenir directement pour aider la Pologne, pourtant liée à ces deux pays par un accord de défense mutuelle. Ce renoncement franco-britannique était objectivement compréhensible : il était impossible pour la France de dégarnir son flanc Est, alors protégé par la ligne Maginot.
Mais les Polonais ne l’ont jamais oublié.
Et l’histoire a suivi son cours : le 10 mai 1940, l’Allemagne lança son offensive sur la Belgique, les Pays-Bas et la France, déclenchant l’effondrement militaire français en six semaines.
Aujourd’hui, la situation en Ukraine rappelle, mutatis mutandis, celle de la Pologne en 1939. Le sort de ce pays est désormais dicté par un rapport de forces entre la Russie et les États-Unis, tandis que les Européens sont non seulement écartés du processus de paix, mais également supposés soutenir militairement l’Ukraine. L’Ukfraine est d’aileurs censée être colonisée par les Etats-Unis pour rembourser l’aide qu’elle a reçue. Pendant ce temps, Donald Trump qualifie le président Volodymyr Zelensky de responsable de la guerre, annonçant un potentiel basculement de la politique américaine en cas de retour au pouvoir.
Les Européens défendront-ils l’Ukraine ?
Probablement pas.
Un effort de guerre soutenu serait insoutenable pour l’Europe, et l’option la plus probable sera celle d’un statu quo. Cela nous ramène aux discours tenus par les dirigeants européens il y a deux ans : "Nous nous battrons jusqu’à la victoire finale", prononcés dans le confort feutré des salons diplomatiques. Mais au fond, qui est ce "nous" ? À mon avis, ce "nous" sera bien plus fragile que prévu, depuis le basculement des alliances aux États-Unis.
Et comme le disait Napoléon Bonaparte, "la guerre est toujours une question d’alliances."