C’est désormais officiel : le cadre technique de la facturation électronique obligatoire en Belgique est gravé dans le marbre. L’arrêté royal du 14 juillet 2025, publié au Moniteur belge, précise enfin les normes de sémantique, de syntaxe et de transmission qui devront être respectées à partir du 1er janvier 2026. Un tournant majeur pour les assujettis à la TVA, qui doivent dès à présent anticiper cette réforme profonde de leurs pratiques de facturation. Voici ce qu’il faut en retenir.
L’obligation d’émettre une facture électronique structurée repose sur la réunion de trois conditions cumulatives :
En d’autres termes, l’obligation ne s’applique que lorsque ces trois critères sont réunis. Les prestations réalisées au profit de consommateurs finaux ou d’assujettis exonérés restent en dehors du champ de la mesure.
L’arrêté impose le format Peppol BIS comme format standard. Il s’agit d’un format structuré, conforme à la norme européenne EN 16931, destiné à assurer un traitement automatisé des factures de bout en bout (machine-to-machine).
Des formats alternatifs restent possibles, mais uniquement sur base d’un accord explicite entre les parties et à condition qu’ils soient également conformes aux standards européens.
À noter : toute entreprise concernée devra être techniquement en mesure d’envoyer et de recevoir des factures via le réseau Peppol, même si un autre format est utilisé dans certaines relations commerciales.
Une des conséquences indirectes mais importantes de l’arrêté royal concerne l’arrondi de la TVA :
L’arrêté introduit un régime spécifique de sanctions pour les redevables non équipés pour émettre ou recevoir des factures électroniques structurées :
Le texte prévoit donc un délai de grâce de trois mois avant qu’une récidive soit considérée comme telle.
Ces montants s’inspirent des sanctions prévues en matière de caisse enregistreuse et visent à inciter à une mise en conformité rapide.
L’arrêté s’inscrit dans un mouvement plus large de numérisation de la chaîne TVA. Le réseau Peppol, déjà central dans la facturation, devrait jouer un rôle encore plus fondamental dans la future déclaration électronique (e-déclaration), qui pourrait devenir obligatoire dès 2028. Un « modèle à cinq coins » est déjà évoqué, impliquant une dématérialisation complète et interconnectée des obligations TVA.
La publication de l’arrêté royal du 14 juillet 2025 lève les dernières incertitudes techniques : le compte à rebours vers la généralisation de la facturation électronique est désormais enclenché. Tous les assujettis concernés doivent s’y préparer avant le 1er janvier 2026, en adaptant leurs logiciels, en s’enregistrant sur le réseau Peppol et en formant leurs équipes.
La réforme va bien au-delà d’un changement de format : elle constitue une transformation profonde de la relation entre entreprises et administration, avec des impacts en matière de contrôle, de conformité, mais aussi d’efficacité administrative.