Les salaires rapportent, proportionnellement, de moins en moins aux finances publiques

Si on tient compte des subsides liés à l'emploi, 100 € de masse salariale rapportaient 50,0 € en recettes nettes pour les pouvoirs publics en 2005 ; en 2022 ce n'était plus que 41,6 €.

De manière purement spéculative, si, en 2022, on avait appliqué le pourcentage de recettes nettes liées à l'emploi salarié observé en 2005, les recettes publiques totales auraient été plus élevées de 16,8 milliards, soit 3,1% du PIB.

On appelle recettes nettes liées à l'emploi salarié la somme des cotisations sociales et de la part de l'IPP supportée par les salaires moins les subsides ayant pour principal objectif de soutenir l'emploi.

Il s'agit évidemment d'un calcul purement indicatif puisque statique ; on ne sait pas ce qu'auraient été l'emploi, la masse salariale, le PIB... en l'absence des diverses mesures de soutien à l'emploi salarié qui ont été décidées au fil des années.

Estimer ce qu'aurait été la situation sans tout ou partie de ces mesures est en effet extrêmement compliqué : comment auraient évolué les salaires ?, y aurait-il eu d'autres glissements entre emplois (par exemple : les flexi-jobs ou les jobs étudiants remplacent-ils, en partie, des emplois "normaux") ?, quel aurait été le nombre total d'emplois ?, etc., etc.

On se gardera donc bien de faire une simulation de ce qu'auraient été les principaux paramètres macro-économiques (emploi, PIB, inflation, solde public, etc.) en l'absence des dispositifs mis en place sur la période 1995-2022. Cependant, un certain nombre d'études passées donnent à penser que beaucoup de mesures ont un effet net positif sur l'emploi et sur la masse salariale, mais pas nécessairement suffisant pour compenser totalement le coût budgétaire ex ante, même si on tient compte des effets de second tour, comme par exemple une augmentation des recettes de l'impôt des sociétés.



Par ailleurs, si augmentation de l'emploi nette il y a, il faut aussi, à court, moyen ou long termes faire face à des dépenses supplémentaires en matière sociale (chômage, incapacité ou invalidité et pensions). A cet égard, on observera que, pour les salariés, les recettes parafiscales ont augmenté moins vite, depuis le début des années 2010, que les dépenses sociales hors soins de santé.

En tout état de cause, les calculs de cette note ont le mérite de montrer à quel point, ex post, les salaires rapportent proportionnellement de moins en moins aux finances publiques.

Vouloir augmenter le taux d'emploi est certainement un objectif intéressant, à plusieurs égards ; mais encore faut-il que les recettes nettes liées à l'emploi salarié suivent.

Plus dans la note ci-dessous.

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