
Avec Gérard, nous avions des moments où nous débattions de la comptabilité. Nous avons eu de nombreux moments car je le connais depuis près de 55 ans… , soit dans son bureau, soit au restaurant ou encore à la commission d’admission des réviseurs.
Voici un résumé de nos discussions :
1° Il est regrettable que les comptes annuels n’obligent pas les entreprises d’établir le flux de trésorerie qu’elles ont eu dans l’année écoulée ou périodiquement en distinguant le flux de trésorerie de l’opérationnel, de l’investissement et des ressources financières. Cela permettrait de déterminer sur quelle option l’entreprise doit concentrer ses efforts en vue d’une optimisation de sa trésorerie.
2° La plus grande valeur ajoutée dans la plupart des sociétés est la valeur du personnel. Il faudrait qu’elle soit valorisée comme actif immatériel et au passif comme provision pour risque et charges sans passer par le compte de résultats. Sa mesure est facile à déterminer : soit la durée du préavis (grille), soit le nombre d’années que chaque membre du personnel doit prester jusqu’à la pension pondéré par un coefficient (probabilité) mesuré sur l’historique des départs de l’entreprise ou tout autre critère. Cela permettrait à tout tiers de savoir qu’elle est la valeur du personnel ainsi que son coût de départ.
3° Le délais qu’annonçait le ROI à la fin dans son arrêté du 17 juillet 1975 et de ses arrêtés de décrets par lequel il annonçait la suite prochaine de la comptabilité analytique… qui n’a jamais vu le jour… Or, cela aurait obligé l’entrepreneur de connaître le prix de revient des articles qu’il produit et son seuil de rentabilité ...
4° Le manque des droits et engagements ont vis-à-vis des tiers à tout moment : cela avait fait l’objet d’un livret que j’avais rédigé en 2000 et publié chez KLUWER dénommé « La comptabilité intégrée » dont je vais ci-après en donner une synthèse :
En introduction, je commence comme ceci : « à la page 7 : »… Ces nouveaux moyens électroniques de transmission automatique de données dans des systèmes informatiques intégrés permettent de faire circuler les informations beaucoup plus vite et donc de refléter dans les comptes un plus grand nombre d’informations dans des délais plus rapprochés voire simultanés (« on line ») avec la transaction. Par exemple, un entrepreneur, avant de signer un important contrat de vente, mesurera son prix de revient (voir infra), les termes et délais et vérifiera si les flux financiers ne déstabiliseront pas son cash- flow (voir infra) avec la comptabilité déjà 202 existante. Le corps du livre passe les écritures des droits et engagements dans la comptabilité générale QUI JOUE AINSI SON ROLE DE GESTION sans reconnaître de bénéfice présumé. Cela signifie que la réalité de la transaction et son impact financier immédiat sont appréhendés dès qu’une convention synallagmatique entre contractants peut être déterminée de façon qualifiable et quantifiable voire refusée, c’est-à-dire dès la conclusion du contrat ou émission du bon de commande. Cela nécessite un contrôle parfait des opérations ! Au niveau du diagnostic financier, l’intégration des comptes d’engagements et de droits dans le calcul des ratios est loin d’être négligeable (plus le cycle est long, plus le risque est grand. Exemple : le secteur de la construction.
5° Le budget financier est absent des comptes annuels alors qu’il est obligatoire dans les ASBL…
Pour résumer notre volonté est de tirer parti de ces éléments. La comptabilité aura ainsi fini d’être passive, elle ne répondra plus à un besoin fiscal, elle ne sera plus ennuyeuse, mais elle deviendra son rôle fondamental de réel outil de GESTION, elle rendra service aux entrepreneurs en quête de croissance et de pérennité. Il faudra bientôt établir une annexe pour le ESG que l’entreprise accomplit pour ses clients et fournisseurs alors il serait peut- être temps de faire une REFORME DU DROIT COMPTABLE en même temps qu’un réforme fiscale…et aux professionnels du chiffre d’être des conseillers !
A mon ami GERARD.